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Horst Bohner, spécialiste du soya au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, compte plus de 20 ans d’expérience dans la culture de cette plante. Dans le cadre d’une conférence tenue lors de la journée Toujours mieux 2020, organisée par Pioneer en février à Drummondville, l’expert a donné quelques conseils aux producteurs souhaitant accroître leurs rendements de soya.
Premier conseil de Horst Bohner : rouler tôt! Passer le rouleau trop tard, dit le spécialiste, risque d’entraîner des dommages excessifs. « Et rouler deux fois peut s’avérer mortel pour les plants de soya! » ajoute-t-il.
Trois conseils pour améliorer ses rendements
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Bien que certains agriculteurs aient été plus agressifs la saison dernière en optant pour des semis hâtifs de graines de soya à long terme, M. Bohner souligne qu’il n’y a eu aucune perte de rendement pour les semis retardés du début juin à la mi-juin en 2019. « Ce sont les pluies de juillet et d’août qui font le soya, explique M. Bohner. La majorité des chaleurs arrivent après le 1er juillet, procurant ainsi 66 % de la chaleur requise et 40 % des précipitations nécessaires jusqu’au 1er octobre. »
Selon les études, les variétés adaptées sont arrivées à maturité normalement en juin l’an dernier. Les variétés à maturation plus longue avaient de 18 à 22 % d’humidité, les soyas plus tardifs étant plus sensibles à la photopériode que les soyas hâtifs. Par ailleurs, il recommande d’augmenter les taux de semis lors des semis tardifs.
Irriguer, fertiliser et protéger
Comment font les champions du rendement pour obtenir plus de 100 boisseaux à l’acre? « Ils irriguent le soya en milieu de journée pour conserver la fraîcheur et ils pratiquent l’alimentation foliaire, c’est-à-dire qu’ils vaporisent les engrais directement sur le feuillage des végétaux », dit-il.
Pour parvenir à augmenter ses rendements, il faut également avoir un sol à fertilité élevée. D’où l’importance d’investir sur plusieurs années pour enrichir le sol (fumier, cultures de couverture et bonne rotation des cultures) et d’utiliser des quantités massives d’azote, de phosphore et de potassium, sans oublier d’irriguer au mois d’août.
« Pour protéger cet investissement, le recours à des herbicides, insecticides et fongicides est requis. L’utilisation de fongicides n’est pas limitée aux années humides », note M. Bohner. Il conseille deux applications : l’une au tout début de la saison et une seconde de 10 à 14 jours plus tard.
Moisissure blanche
Pour tenter d’éviter la moisissure blanche, M. Bohner recommande de réduire le taux d’ensemencement (maximum de 150 000 semences à l’acre), avec des rangs plus larges (30 po ou 76 cm), et d’utiliser des variétés courtes à maturité précoce (tout en vérifiant les cotes contre la moisissure blanche), le tout, sans travailler le sol, outre les deux applications de fongicides.
Il souligne que l’épandage de fumier favorise l’apparition de la moisissure blanche. « Si quelqu’un trouvait une solution à la moisissure blanche, il obtiendrait le prix Nobel », lance M. Bohner.
Malgré toutes les astuces et les bonnes intentions, M. Bohner rappelle que le facteur ayant le plus grand impact sur le rendement demeure les conditions météorologiques.
Daniel Rancourt, collaboration spéciale