Nortera veut que le Québec « renoue avec la performance »

MONT-TREMBLANT – Après avoir réduit considérablement les superficies de pois verts cultivés au Québec en 2024, principalement en raison d’un surplus de stocks partout en Amérique du Nord, le transformateur de légumes Nortera prévoit rajuster la production à la hausse en 2025.

« On avait beaucoup coupé dans les pois. L’année prochaine, on devrait avoir un peu plus de volumes », a fait valoir Robert Deschamps, directeur agro-industriel du Québec pour Nortera, lors de l’assemblée générale annuelle des Producteurs de légumes de transformation du Québec (PLTQ), qui a eu lieu le 10 décembre, à Mont-Tremblant, dans les Laurentides. 

En revanche, il a relevé les difficultés qu’a connues le Québec, ces dernières années, sur le plan de la compétitivité par rapport aux autres endroits en Amérique du Nord où Nortera cultive des légumes, soit aux États-Unis et en Ontario. La Belle Province devra « renouer avec la performance », selon lui.

« C’est notre cheval de bataille », a-t-il soutenu, en réponse à des questions d’agriculteurs inquiets pour l’avenir de la production locale de légumes de conserverie, notamment de pois, mais aussi de maïs sucré et de haricots.

Un producteur de Saint-Édouard, en Montérégie, Raymond Durivage, a demandé si Nortera prévoyait de la croissance pour les usines du Québec sur le plan des volumes et des marchés.

Le climat des dernières saisons, avec les excès d’eau, a fait mal aux cultures. De grands volumes ont été abandonnés en 2023. En 2024, les superficies ont été réduites et le bilan des récoltes n’a pas été beaucoup mieux. Selon les plus récentes statistiques diffusées lors de l’assemblée, les 6 481 hectares de pois, de maïs sucré et de haricots qui ont été cultivés sous régie conventionnelle, la saison dernière, ont généré une récolte de 68 216 tonnes courtes de légumes, soit des volumes 7 % plus faibles que la saison précédente. 

Il y a vraiment une grosse discussion nécessaire par rapport à l’égouttement et comment on gère notre eau, pour ne pas répéter ce qu’on vit depuis deux ans.

Robert Deschamps, directeur agro-industriel du Québec pour Nortera

En entrevue avec La Terre, il a expliqué que l’eau semble s’écouler moins facilement au Québec qu’en Ontario.

« Il y a beaucoup de travaux de drainage qui ont été faits dans les années 70, mais aujourd’hui, est-ce que c’est encore adéquat et fonctionnel? Peut-être qu’on n’a pas produit dans les meilleures conditions, a-t-il avancé. Quand on regarde où on a produit et que la moitié du champ est noyé, que le plant a été détruit par les excès d’eau, on se dit qu’on n’aurait peut-être pas dû produire là. »

De façon générale, le ralentissement de la consommation de denrées à l’échelle mondiale, dû à l’inflation alimentaire, représente encore un défi pour écouler les surplus nord-­américains et augmenter la production, dit-il, de même que la féroce concurrence des importateurs sur le marché canadien.

Un plan stratégique sur quatre ans

Lors de son passage à l’assemblée, Robert Deschamps a d’ailleurs indiqué que Nortera s’est doté d’un plan stratégique pour les quatre prochaines années qui consistera à « solidifier [ses] relations avec [ses] producteurs, à maximiser la production, à améliorer [son] efficacité opérationnelle et à optimiser [ses] chaînes de logistique ».

Un producteur de Saint-Édouard, en Montérégie, Raymond Durivage, a demandé si Nortera prévoyait de la croissance pour les usines du Québec sur le plan des volumes et des marchés.

« Le but, c’est la croissance, a répondu M. Deschamps. Notre ambition, c’est [de ravoir] les volumes qu’on avait avant, et même d’aller au-delà. Est-ce qu’on va être compétitifs, est-ce qu’on sera capables? Ce sera un pas à la fois. »