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DRUMMONDVILLE – La tension était palpable parmi les agriculteurs réunis le 30 mai à la rencontre des partenaires de la Politique bioalimentaire. En réponse au commentaire d’une productrice qui décrivait les difficultés actuelles de la production agricole, le panéliste Maurice Doyon, qui est professeur à l’Université Laval, a mentionné que les chiffres n’appuyaient pas ce constat et que ce genre de discours négatif nuisait à attirer des jeunes en agriculture.
Au micro, Marie-Chantal Houde, copropriétaire de la bergerie et de la fromagerie Nouvelle France à Racine, en Estrie, a profité de la présentation de M. Doyon sur le bilan des objectifs de la Politique bioalimentaire pour rappeler à quel point la situation était difficile pour les producteurs et la relève.
Ce dernier s’est d’abord dit sensible au discours de la productrice.
Mme Houde lui a rétorqué qu’elle n’avait jamais vu aussi peu d’étudiants présents lors du cours qu’elle offre à l’Université Laval. Maurice Doyon a fait valoir qu’une situation similaire s’était produite dans le passé. « Il y a eu un autre moment dans le syndicalisme agricole québécois où on a eu un discours extrêmement négatif, et puis on a vu des chutes dans nos inscriptions. Et je ne dis pas qu’il ne faut pas le dire quand il y a des problèmes, mais je dirais aux gens : « Faites attention au discours que vous tenez quand même parce qu’il y a un impact. » Peut-être qu’il faudrait trouver une autre manière de dire les choses pour donner de l’espoir aux jeunes de venir en agriculture », a affirmé le panéliste.
Bouleversé par les propos de M. Doyon, le président de la Fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles de la Capitale-Nationale–Côte-Nord, Yves Laurencelle, a attendu la fin de la présentation suivante pour venir défendre, au micro, les 1 200 producteurs qu’il représente. Il a demandé des excuses au panéliste, non sans rappeler que l’objectif de la journée était de travailler main dans la main avec le gouvernement et les partenaires du secteur agroalimentaire.
En entrevue avec La Terre, Maurice Doyon a reconnu qu’il s’était peut-être mal exprimé, mais qu’il était important de contextualiser les choses. « J’ai de la famille en agriculture. Je sais très bien la situation. Néanmoins, ces prêts-là seront renouvelés, les prix devraient s’ajuster et on devrait passer au travers. Les producteurs ont besoin d’aide pour passer au travers de ce choc-là, mais c’est une situation ponctuelle qui est causée par un choc externe. Ce n’est pas la même chose que de dire que l’agriculture, c’est de la merde et qu’il n’y a rien qui va bien », dit-il. Il ne s’excusera toutefois pas d’avoir tenu ces propos et exprimé son opinion.