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Membre du conseil d’administration de son syndicat local de l’UPA de la Côte-Nord, William Guillemette affirme que l’UPA a encore du travail à faire. « C’est difficile d’aller chercher du monde. À notre dernière AGA [assemblée générale annuelle], si tu enlèves les administrateurs, il y avait seulement quatre ou cinq producteurs qui se sont déplacés. Aussi, ce n’est pas évident que tout le monde marche dans le même sens. On a différents groupes de producteurs, avec des grosseurs d’entreprise différentes, et beaucoup de vieilles mentalités. Parfois, ça fait des flammèches et on a de la misère à aller chercher l’unité », constate-t-il. Il aimerait aussi que l’UPA « brasse et rentre dans le tas », comme elle le faisait davantage à l’époque, juge-t-il.
Réticence
Dans le Bas-Saint-Laurent, Gabriel Gagnon raconte qu’il avait une grande réticence envers l’UPA lorsqu’il a commencé sa production maraîchère avec sa conjointe. « Quand tu vends pour 25 000 $ de légumes, que les profits ne sont pas élevés, et que tu dois payer une cotisation obligatoire de 900 $ à l’Union, tu te demandes à quoi ça peut bien servir. Je savais que je n’allais pas changer la loi, alors je me suis impliqué pour faire entendre mes idées. Finalement, je dois dire que c’est super positif, mon implication. » Celui qui reprend la ferme bovine familiale à Mont-Carmel estime cependant que l’UPA peut s’améliorer. « Je pense qu’un syndicat qui ne fait que demander des réclamations et de l’argent, à un moment donné ça devient comme un white noise [sans signification] pour les gouvernements. Si on fait juste chialer et dire que c’est dur en agriculture, on finit par ne plus se faire entendre. Pourtant, il y a plein de modèles d’entreprise possibles pour bien vivre de l’agriculture, et la relève a plein d’idées pour rendre l’agriculture dynamique. S’il y a de quoi, je crois que l’Union doit continuer d’écouter les nouvelles idées. »