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DRUMMONDVILLE – Le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec, Daniel Habel, a appuyé sur le bouton panique en ouverture de la 93e assemblée générale de son organisation. Il a martelé que, selon un sondage datant de mars dernier, 60 % des producteurs de sa région se disaient en difficultés financières. Une statistique qui est loin de s’être améliorée, a-t-il assuré, avec la progression des taux d’intérêt.
« Le degré d’endettement des entreprises est très important. […] La pression a doublé, et je suis conservateur », a souligné l’agriculteur. Les délégués présents, le 19 octobre, à Drummondville, ont ainsi voté à l’unanimité une résolution demandant rapidement au gouvernement de développer un programme de plafonnement du taux d’intérêt pour toutes les entreprises agricoles.
De nombreuses discussions ont entouré l’adoption de cette résolution. L’un des membres a proposé que les agriculteurs paient un maximum de
4 % de taux d’intérêt et que le gouvernement assume la différence. Un autre a proposé que les agriculteurs n’aient pas à payer davantage que le taux directeur, lequel est de 5 % présentement, tandis que les taux pour les prêts commerciaux atteignent un peu plus de 7 %. Cette dernière proposition a été retenue dans le texte de la résolution, en plus d’une mention précisant que les producteurs ne veulent pas qu’un nouveau programme augmente leur charge administrative.
« Où est le leadership du MAPAQ? »
Daniel Habel a souligné que la météo de la saison de culture 2023 a accentué la pression sur les producteurs, et sans ménager ses mots, il a dit que les programmes d’aide actuellement disponibles étaient soit mal adaptés aux besoins financiers des producteurs soit d’une lourdeur administrative inadaptée à leur réalité.
Il a visé directement le ministre André Lamontagne et son ministère de l’Agriculture (MAPAQ).
Protéger chaque centimètre de terre
Parmi les 12 résolutions votées par les délégués, l’une de celles qui ont également suscité plusieurs discussions concerne la protection du territoire agricole. Daniel Habel a dénoncé les demandes de dézonage qui s’accentuent et a souligné que 5 000 hectares de terre à usage agricole ont été soutirés à la zone agricole depuis 1988.
Non seulement il a déploré l’appétit des MRC pour développer encore davantage les parcs éoliens dans sa région, mais il a également déploré l’hypocrisie de certaines municipalités qui ont adhéré à l’Alliance ARIANE, laquelle vise une politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme incluant plusieurs objectifs en matière de protection du territoire et des activités agricoles, notamment. « Malgré l’adhésion de certaines villes de chez nous à l’Alliance ARIANE, […] ce même monde-là fait des demandes d’exclusion à la CPTAQ […] Victoriaville fait partie de celles qui ont signé une demande de dézonage à la CPTAQ, et certains critères d’adhésion à l’Alliance n’ont pas été respectés. Si la décision est favorable à leur demande d’exclusion, ce n’est pas loin de 30 hectares qui vont débarquer […] Je ne veux pas juste de belles paroles, mais des gestes […]. Pour nous, la protection des terres est inconditionnelle », a-t-il martelé devant les délégués, de même que devant plusieurs médias invités sur place.