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SAINTE-LUCE – Avec le contexte économique qui fait mal à plusieurs agriculteurs, le niveau d’écœurantite a monté d’un cran dans le Bas-Saint-Laurent, où les producteurs ont profité de leur assemblée générale annuelle, le 27 octobre, pour extérioriser au micro leurs déceptions, leurs frustrations et leurs attentes non comblées par les gouvernements.
Les lieux mêmes de l’assemblée, soit l’ancienne église de Sainte-Luce, près de Rimouski, ont peut-être favorisé cette expiation collective, mais chose certaine, certains agriculteurs n’y sont pas allés de main morte dans leurs commentaires. À commencer par Gilbert Marquis, le président sortant de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Des délégués ont ensuite dénoncé le mépris du ministère de l’Environnement envers les agriculteurs, le manque de leadership du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, et le manque de soutien financier du gouvernement fédéral envers eux. Certains ont aussi montré du doigt la maison-mère de l’UPA, à Longueuil.
Le président de la Confédération de l’UPA, Martin Caron, s’est fait demander ce qu’il comptait faire pour brasser la cage des gouvernements afin qu’ils acquiescent davantage aux demandes des agriculteurs. Martin Caron a répondu en retournant la question à la salle : « Vous tous, jusqu’où vous êtes prêts à aller? » Le dirigeant a indiqué que la grande mobilisation qui se prépare le 6 décembre à Québec aura autant de force que l’implication des producteurs. Une situation très rarissime qui témoigne d’une certaine tension s’est ensuite produite, durant la pause, alors qu’un agriculteur costaud s’est présenté devant M. Caron. En lui parlant fort, il lui a reproché de ne pas avoir répondu à la question.
La relève aussi
Sur les 12 résolutions votées par les délégués, huit étaient adressées aux gouvernements. L’une d’elles demandait au ministère de l’Environnement de cesser l’acharnement auprès des entreprises agricoles, précisant que des producteurs reçoivent plusieurs visites durant une même année, parfois à leur insu, et parfois par des inspecteurs qui font fi des recommandations d’agronomes qu’appliquent pourtant les fermes. Une autre résolution portait sur la prime à l’établissement, qui est mal adaptée à la réalité de la relève, puisque plusieurs producteurs, faute de revenus suffisants, doivent travailler à temps plein à l’extérieur pour arriver à démarrer leur ferme. Les délégués demandent ainsi à La Financière agricole du Québec de ne plus appliquer son règlement qui pénalise la prime à l’établissement de ceux qui travaillent plus de 21 heures par semaine hors de la ferme.
Nathalie Lemieux défait Gilbert Marquis
La salle était bondée de délégués venant des quatre coins du Bas-Saint-Laurent, pas tant pour voter sur les résolutions, mais pour assister au duel entre Nathalie Lemieux et Gilbert Marquis. Les deux briguaient la présidence de la fédération régionale. Nathalie Lemieux, qui était première vice-présidente, a finalement ravi la chaise à M. Marquis.