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LONGUEUIL – Les anecdotes n’ont pas manqué, le 15 octobre, lors du cocktail des anciens organisé par l’Union des producteurs agricoles (UPA) à l’occasion du 100e anniversaire de l’organisation. Tous ont souligné l’héritage empreint de don de soi, d’amitié et de solidarité laissé par les producteurs et productrices engagés au cours des 100 dernières années.
Dans la cafétéria de la Maison de l’UPA, à Longueuil, Noël André, qui a été président de la fédération régionale de l’Estrie de 2003 à 2009, a raconté comment il était parvenu, en 15 minutes seulement, à faire augmenter le budget de La Financière agricole du Québec de 300 M$. La ministre responsable du Conseil du trésor, alors députée dans sa région, lui avait accordé une rencontre de 15 minutes, le matin du 6 octobre 2009. Il a réussi à lui démontrer que si la Financière était déficitaire, c’était en raison des décisions du gouvernement et non de celles des producteurs agricoles. Le lendemain, en conférence de presse, cette dernière annonçait que le budget de la Financière passerait de 300 à 600 M$.
L’actuel président général de l’UPA, Martin Caron, a tenu à remercier tous les anciens. « L’histoire de l’UPA, c’est votre histoire à vous. Il ne faut jamais l’oublier », a-t-il souligné. Il a par la suite invité ses prédécesseurs à prendre la parole.
Au micro, Marcel Groleau, qui a assuré la présidence de la confédération de l’UPA de 2011 à 2021, a raconté que le plafonnement du prix du quota avait été un sujet sensible pour les producteurs de lait, puisqu’il était question de toucher à la valeur de leurs actifs. Une alerte à la bombe avait interrompu le conseil d’administration qui précédait l’assemblée annuelle où la décision serait prise. La Sûreté du Québec, qui surveillait l’évolution de la situation, avait appelé chez lui, ce qui avait inquiété sa conjointe. Humblement, il a confié à la salle qu’il n’aurait jamais cru possible de diriger l’organisation.
Laurent Pellerin, à la tête de la confédération de 1993 à 2007, a fait rire la salle à maintes reprises. Lorsque la crise du verglas a frappé, en 1998, il s’apprêtait à se rendre en Afrique pour la première fois de sa vie avec UPA DI. L’annulation du voyage a été complexe à expliquer. « On essayait de trouver une explication pour nos amis africains. On ne peut pas y aller parce qu’on n’a pas de courant. Comment tu expliques ça à du monde qui n’en a jamais eu? » Le voyage a été reporté à l’automne suivant. Il est parti, mais le blocage de l’autoroute 20 par les producteurs de porcs a fait en sorte qu’il a dû revenir après seulement deux jours au Mali. « Vous imaginez quel genre d’agenda on peut avoir quand on est président de l’UPA, qu’on est dans des activités urgentes comme celles-là, mais quel plaisir dans le fond, quels souvenirs, quels défis, et je dirais quelle chance aussi, a-t-il mentionné visiblement ému. C’est un privilège d’être dans des fonctions comme ça. »
Christian Lacasse, président de 2007 à 2011, a mentionné qu’il se destinait à une carrière de médecin vétérinaire avant que la mort tragique de son grand frère le pousse à prendre la relève de la ferme familiale. Selon lui, le meilleur exemple de solidarité des producteurs a été observé pendant la crise du verglas, en 1998, lorsque les uns ont prêté des génératrices aux autres qui en avaient besoin à travers la province.
Vincent Cauchy / TCN