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La semaine s’est terminée en force pour les producteurs agricoles, qui se sont mobilisés en grand nombre, le 19 avril, dans trois régions du Québec, soit la Gaspésie Chaudière-Appalaches ainsi que Lanaudière.
Le mot s’est rapidement passé parmi les agriculteurs de Lanaudière. Alors qu’il n’y avait que 100 tracteurs confirmés le matin même, ce sont plus de 250 véhicules venus des quatre coins de la région qui ont finalement défilé dans le centre-ville de L’Assomption.
Laissant au passage un petit tracteur en plastique et un plateau de victuailles en guise de cadeaux symboliques au bureau de circonscription de François Legault, premier ministre et député de L’Assomption, les producteurs se sont dirigés vers le bureau régional du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, où les tracteurs se sont massés dans le stationnement.
« Le gouvernement ne nous donne pas la valeur qu’on devrait avoir. Quand on regarde le dernier budget, très peu va à l’agriculture. On est inquiets, surtout pour notre relève. Si la relève n’embarque pas, ce sont les multinationales qui vont venir cultiver nos champs. Nous, c’est le modèle des fermes familiales qu’on défend », a dit en entrevue Marcel Papin, président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Lanaudière.
Plusieurs membres de la relève agricole étaient présents. « On aimerait une amélioration des programmes pour qu’ils correspondent à notre réalité et une meilleure écoute, mais malheureusement, on sent que le gouvernement est déconnecté », a affirmé Guillaume Alary, copropriétaire de la Ferme Alary, de Repentigny.
Jean-Christophe Beauparlant, de la Ferme Beauparlant, de Lanoraie, pense qu’il y a urgence d’agir. « S’il ne se passe rien, bien des entreprises vont devoir mettre la clé dans la porte. C’est 800 entreprises laitières qui pourraient fermer d’ici 2030, selon les Producteurs de lait du Québec. »
Dans Chaudière-Appalaches, ce sont quelque 130 tracteurs qui ont pris la route, tôt le matin, pour converger vers le bureau du député de Beauce-Nord, Luc Provençal, à Sainte-Marie. L’endroit était également la destination d’un autre convoi de sympathisants se déplaçant à pied à partir du Centre Catzel.
Au total, plus de 400 personnes ont participé au rassemblement, se réjouit le président de la fédération régionale de l’UPA, James Allen.
À l’instar du message véhiculé aux quatre coins de la province au cours des dernières semaines, les attentes des agriculteurs beaucerons sont élevées à l’endroit du gouvernement. « Alors qu’on investit des sommes colossales dans la filière batterie, le budget pour soutenir l’agriculture stagne », a déclaré le premier vice-président général de l’UPA, Paul Doyon, soulevant les cris de la foule. « Ce n’est pas normal et c’est inacceptable. »
Ce message a également trouvé écho dans la multitude d’affiches préparées par les producteurs agricoles pour l’occasion. « Ma fin sera votre faim », « Help », « On est à boutte » et « Ne poussez pas, je suis au bout du rouleau », pouvait-on lire, notamment.
Le député Luc Provençal et son homologue de Beauce-Sud, Samuel Poulin, étaient présents. « On leur demande d’appuyer André Lamontagne pour qu’il fasse le poids au conseil des ministres », affirme James Allen.
Convoi sur la 132
La même mobilisation du monde agricole s’est déroulée à Carleton-sur-Mer, en Gaspésie. La réponse a même été supérieure aux attentes, selon le président de la fédération régionale, Sylvain Arbour.
« On pensait avoir 30 tracteurs et une cinquantaine de personnes. Mais il y a eu 45 tracteurs et 150 personnes, dit-il. Les producteurs ont répondu à l’appel. Avec tout ce qu’on vit, le mouvement de solidarité est fort. »
Le convoi a emprunté la route 132 jusqu’au bureau de la députée de Bonaventure, Catherine Blouin. Cette dernière a assisté à la rencontre. La crise vécue dans le milieu agricole a de fortes résonances en Gaspésie, souligne Sylvain Arbour. La région étant éloignée des grands centres, « on ressent encore plus la hausse des coûts », déplore-t-il.