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ROUYN-NORANDA – Plus de 250 producteurs agricoles des quatre coins de l’Abitibi-Témiscamingue ont convergé vers Rouyn-Noranda, le 26 avril, parcourant parfois plus d’une centaine de kilomètres en tracteur pour venir pour réclamer un « stop à l’agriculture sous pression ».
Au bout du rouleau, la productrice maraîchère Christine Dakuyo a profité du rassemblement pour passer un peu de temps en famille. Mais pour la propriétaire des Potagers du pouce vert, la hausse des coûts des intrants et la sécheresse de 2023 ont fait en sorte que sa « passion » pour l’agriculture est devenue une « corvée ».
« Ma vision, c’est de finir de payer mes dettes et mettre ça à la poubelle, la production à la poubelle. Je n’arrive pas à vivre, je n’ai plus de vie de famille. Souvent, je pleure toute seule. Je ne sais pas quand je vais fondre en larmes. J’imagine que je ne suis pas seule », témoigne-t-elle, la voix nouée.
Du « bénévolat » dans les champs
Il s’agit en effet d’un constat partagé par sa consœur de la ferme Nordvie, Madeleine Olivier, qui s’estime, pour sa part, chanceuse de pouvoir se verser un salaire, bien qu’elle l’évalue à environ 4 $ de l’heure. « Je me considère chanceuse parce que beaucoup ont zéro dollar de l’heure et il y en a même qui doivent travailler à l’extérieur pour réussir à injecter de l’argent dans leur entreprise et payer leurs employés et leurs fournisseurs. On vous nourrit à coup de bénévolat », dit-elle.
Le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA) a tenu à faire le déplacement jusqu’en Abitibi-Témiscamingue. Après avoir assisté à des manifestations similaires dans plusieurs régions du Québec, Martin Caron parle d’une « grogne » palpable dans toute la province.
« On dit que les gens tentent de survivre présentement, mais on veut en vivre, de l’agriculture. C’est pour ça qu’on dit au gouvernement que moins de 1 % du budget, ce n’est pas acceptable. On parle du garde-manger des Québécoises et Québécois. Et ici en Abitibi-Témiscamingue, on veut contribuer à ça. Mais il faut être appuyés », plaide celui qui était aussi présent à la manifestation organisée à pareille date l’an dernier devant les bureaux du député de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Daniel Bernard.
Le manque à gagner sera versé
Le député a d’ailleurs fait acte de présence lors du rassemblement. Daniel Bernard a notamment soutenu que son collègue ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, lui avait confirmé que le manque à gagner des compensations d’assurance-récolte pour les pertes engendrées par la sécheresse allait être versé. « Ç’aurait été préférable un peu plus tôt parce qu’on entre dans la période des semences et les gens ont besoin de liquidités. Elles vont venir, mais on va pousser pour que ça sorte plus rapidement », a-t-il assuré.