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QUÉBEC – Par leur désengagement, les deux paliers de gouvernement contribuent à l’endettement des fermes du Québec, selon le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron.
« On parle de projet de société, on parle d’alimenter nos citoyens et citoyennes, on parle d’autonomie alimentaire, et on pense faire ça avec des budgets [en agriculture] qui représentent moins de 1 % du budget total. C’est vraiment ça qu’on appelle un projet de société? », a-t-il martelé, dans son discours prononcé au 99e congrès général de son organisation, le 5 décembre, à Québec.
Le président a fait valoir, en se basant sur des données de La Financière agricole compilées par l’UPA, que la dette agricole au Québec a augmenté de 115 % dans les dix dernières années, atteignant plus de 29 G$ en 2023. En contrepartie, il a affirmé que le budget fédéral en agriculture a reculé de 18 % sur la même période, représentant aujourd’hui moins de 0,5 % du budget total. Au provincial, l’enveloppe réservée à l’agriculture a progressé de 9 % sur une décennie, mais ne correspond, à ce jour, qu’à une infime proportion du budget total, a-t-il dénoncé, de moins de 1,5 %.
« Chez nous, sur mon entreprise, quand je me dis : « C’est ça ma priorité et j’investis là-dessus », il me semble que mon pourcentage de budget est plus élevé que ça », a affirmé M. Caron. Il a réitéré l’importance de faire de l’agriculture une « priorité nationale ».
Deuxième emploi
De plus en plus de producteurs se manifesteraient pour dire qu’ils doivent trouver un autre salaire, à l’extérieur de l’entreprise agricole, pour joindre les deux bouts. Voilà qui a rappelé au président de l’UPA la réalité de ses propres parents, Gilles et Aline, au moment de l’achat de leur ferme, il y a plusieurs années. M. Caron a raconté avec un brin d’émotion que son père, à l’époque, devait aussi occuper un deuxième emploi pour garder la tête hors de l’eau, pendant que sa mère s’occupait de l’entreprise et de la famille.
« Ils voulaient vivre de ça. À un moment donné, ils ont réussi […], mais ils sont allés chercher un prêt de 39 ans dans ce temps-là. Est-ce qu’on est en train de revivre ce que nos parents ont vécu […] parce que le gouvernement ne nous soutient pas assez? », s’est-il inquiété, en insistant sur le fait qu’il est temps de lancer « un signal très clair » pour éviter de revenir en arrière.
Marche
« Il y a 100 ans, les producteurs et productrices ont marqué l’histoire de notre organisation. Aujourd’hui et demain, on a rendez-vous avec cette histoire-là de l’agriculture, de la foresterie », a-t-il insisté, en rappelant qu’un manifeste sera déposé au parlement de Québec, le 6 décembre, à la suite d’une grande marche visant à braquer les projecteurs sur l’agriculture.