Actualités 19 décembre 2014

Survol des Journées horticoles

La 19e édition des journées horticoles et grandes cultures, qui avait lieu du 2 au 5 décembre derniers, s’est avérée un vif succès.

 

 

SAINT-RÉMI — Près de 1 500 personnes étaient sur place. Une majorité d’entre elles ont assisté à quelques-unes des 130 conférences offertes au centre communautaire de Saint-Rémi, en Montérégie, où étaient également présents 57 exposants. Et la 20e édition promet, foi du directeur du centre local de développement Michel Charbonneau. « Nous sondons les producteurs dans le champ afin de cibler les problématiques et leurs besoins d’information. C’est la recette pour offrir des conférences au contenu renouvelé et actuel. L’an prochain, pour notre 20e, nous miserons entre autres sur l’excellente équipe d’agronomes du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), mais nous irons également chercher les meilleurs conférenciers étrangers », témoigne-t-il. Entre-temps, voici quelques extraits de conférences particulièrement intéressantes.

Philippe Lemaître, agr., Prograin

« La sclérotinia est toujours un problème dans le soya. Sachons que cette maladie affecte non seulement le soya, mais aussi des mauvaises herbes à feuilles larges. Donc, certains champs présentent une banque de sclérotes [champignons en dormance], même sans avoir eu de soya récemment. Et les ascospores peuvent se disperser sur 25 km. »

« De nouveaux outils existent pour lutter contre la sclérotinia, comme les biopesticides, un champignon qui travaille pour toi, et les fongicides. Mais le problème avec les fongicides, c’est qu’ils nécessitent idéalement un double arrosage [stades R1 et R3]. Et pour rentabiliser ces applications, il faudrait obtenir une augmentation de rendement de 16 à 22 %, supposant un prix de vente à 450 $ la tonne et une application à forfait. »

« La surfertilisation dans le soya engendre un développement végétatif trop abondant de la verse et une augmentation des problèmes de sclérotinia. »

Daren S. Mueller, Iowa State University

« Les compagnies de fongicides utilisent des stratégies publicitaires à grande échelle aux États-Unis pour vendre leurs produits, même des annonces télévisées! »

« Selon nos essais des 3 dernières années, les augmentations de rendement dans le soya ne justifiaient pas, dans 60% des cas, les coûts associés à l’utilisation des fongicides. »

« Le lien entre les précipitations à venir et l’utilisation des fongicides détermine leur succès. Chez moi, s’il s’agit d’une année sèche entre la mi-juin et la mi-juillet; les fongicides ne sont pas utiles. »

J. André Fortin, chercheur retraité à l’Université Laval

« Je regarde les producteurs de maïs, de soya, de pommes de terre et autres qui l’essaient et qui ont de bons résultats, et je me dis qu’il est temps que le monde agronomique québécois considère les mycorhizes. »

Carl Bérubé, agr., club-conseil Agri-Action de la Montérégie

« Nous avons testé un extirpateur à mauvaises herbes. Je vous avertis, c’est purement exploratoire comme concept! Les rouleaux sont conçus pour déraciner, mais lors de notre essai, nous n’étions plus dans les conditions optimales d’utilisation de la machine. Alors parfois, elle sectionnait la mauvaise plante. Mais on pense vraiment qu’il y a du potentiel. À réévaluer l’an prochain! »

Georges Lamarre, ing., agr., MAPAQ Montérégie-Ouest

« Un sol laissé à nu affiche un taux très faible d’infiltration d’eau de 0,16 m par jour. À l’inverse, une plante de couverture augmente énormément le taux d’infiltration, atteignant 2,37 m d’eau par jour! Avec les phénomènes de pluie qui s’intensifient, un conseil : mettez des plantes dans vos sols! »

Gilles Tremblay, chercheur, CÉROM

« Le gel mortel du 19 septembre dernier n’était pas le plus hâtif des 50 dernières années, mais le plus hâtif depuis 1935! »

Jean Cantin, agr., MAPAQ

« Quand on met plus d’azote dans les cultures de maïs-grain bio, les rendements montent. Nous avons testé différents concepts de fertilisation, dont l’incorporation en bandes de lisier granulé de poules pondeuses en postlevée, et les résultats sont très positifs. » (En vidéo, sur laterre.ca, sa machine expérimentale assez originale qui sert à incorporer les granules de lisier.)

Jofroi Desperrier Roux, agr., ferme Agri-Fusion 2000

« Si la norme bio nous oblige à employer des fumiers biologiques, il pourrait s’avérer difficile d’en trouver. Un hectare de trèfle fournit plus ou moins 100 kg d’azote dans une première coupe. Nous avons utilisé la fourragère pour remplir l’épandeur et avons épandu le trèfle haché dans le maïs en postlevée, selon une dose de 5 tonnes à l’hectare. Le trèfle a immédiatement été enfoui avec le sarcleur. Les rendements dans ce champ ont été très semblables aux autres fertilisés avec du fumier de poulet. »

Andrew Frève, agr., MAPAQ

« Le jus de légumineuses est chargé d’azote et de protéines. Je crois qu’on peut obtenir un bon effet fertilisant en plaçant les rognures de luzerne, de trèfle rouge ou de pois sur le rang. Mais pour que ça fonctionne, il faut une pluie juste après l’application, afin que le jus descende. »

Bruno Garon, ing., MAPAQ Montérégie-Est

« Un pneu bien gonflé compacte moins qu’un système à chenilles. »

Robert St-Arnaud, maraîcher biologique

« Au début, nous n’avions pas d’insectes. N’ayez pas peur, ils nous ont trouvés! »

Jean Duval, chercheur, CETAB+

« La gestion des résidus peut s’avérer la clef pour contrer plusieurs maladies chez la fraise, la pomme, etc. Nous évaluons une solution pour lutter contre la tavelure chez le pommier, qui consiste à broyer et à chauler les feuilles mortes, qui sont des hôtes de la tavelure. À suivre! »

Une division bio pour Bonduelle? La ferme Agri-Fusion 2000 a cultivé pour Bonduelle 49 ha de maïs sucré biologique en 2014. Les agriculteurs prévoient en produire 100 ha en 2015…