Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Producteur laitier à Saint-Hyacinthe, André Fournier s’est joint à la caravane de Lait’espoir ce matin à Longueuil. Il aura 63 ans la semaine prochaine, et c’est la seconde fois de sa vie qu’il prend le volant de son tracteur pour aller manifester à Ottawa, cette fois contre les importations de lait diafiltré.
« Je suis venu avec mon vieux tracteur et c’est pour soutenir les jeunes afin qu’ils aient un revenu décent », disait-il devant la Maison de l’UPA quelques minutes avant de prendre le départ. En 2004, il s’était aussi joint à une caravane de producteurs de lait, mais s’était arrêté à Granby, ayant obtenu une hausse de 5 cents!
« Ce serait le temps de changer mon tracteur, mais on ne peut plus avec les pertes subies depuis l’an dernier », ajoutait-il tout près de son 3140 John Deere, qui a 9 000 heures au compteur. Il n’est pas certain de l’année de fabrication, peut-être 1975. Il était sûr de se rendre jusqu’à Ottawa, gardant sa « porte ouverte » en guise d’air conditionné.
La caravane des producteurs de lait compte maintenant 12 tracteurs, 2 autres devant s’ajouter d’ici Ottawa afin de représenter les 14 syndicats régionaux. Demain jeudi, entre 2 000 et 3 000 producteurs devraient les rejoindre devant le parlement du Canada.
Le président de l’UPA, Marcel Groleau, est venu encourager les conducteurs avant leur départ ce matin. Il a d’ailleurs invité le grand public à manifester sa sympathie à leur endroit. Le message a visiblement été entendu, de nombreux Montréalais ayant applaudi le convoi lors de son passage dans les rues de Montréal.
« La gestion de l’offre n’est pas une exception, mais une solution », a affirmé Marcel Groleau.
Le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, a pour sa part rappelé la promesse électorale du gouvernement Trudeau de régler la situation dans un délai de 100 jours une fois élu. « Ça fait maintenant 200 jours et rien ne se passe », a-t-il déploré, pressant le gouvernement fédéral de faire respecter sa réglementation.
La caravane doit parcourir près de 140 km aujourd’hui jusqu’à Montebello en Outaouais. Les conducteurs maintiennent une moyenne de 22 km/h. La traversée des îles de Montréal et de Laval s’est effectuée sans pépin sous l’œil vigilant des policiers de ces deux villes et de la Sûreté du Québec. « Pour les remercier, on leur a fait jouer du rock agricole hier soir », relatait Bernard Leblond au sujet des policiers qui ont facilité l’entrée à Longueuil mardi soir.