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Comme elle prend souvent la direction de la poubelle ou, au mieux, du compost, une fois l’Halloween passée, la citrouille figure parmi les aliments les plus gaspillés. Plusieurs animaux sont pourtant prêts à la dévorer en quelques bouchées. Cette cucurbitacée est même recherchée par certains éleveurs.
C’est entre autres le cas de la ferme boucherie Le Sabot d’or, à Cookshire-Eaton, en Estrie. Pour la deuxième année consécutive, les propriétaires de l’élevage de cerfs rouges invitent ceux qui le souhaitent à « recycler » leurs citrouilles en les offrant à leurs animaux, directement à l’enclos.
L’occasion peut d’ailleurs être saisie pour effectuer une visite familiale et éducative de l’endroit, propose Mme Caron.
Selon les propriétaires de la ferme Le Sabot d’or, les citrouilles sont sans danger pour les cerfs et les graines agissent comme un vermifuge naturel.
Pareille activité de récupération est également organisée pour les sapins de Noël, exempts de tout ornement. Les quelque 70 cerfs rouges de l’élevage se régalent des épines et de l’écorce, explique Mme Caron.
Surplus d’automne
Les citrouilles se retrouvent également au menu des porcs en pâturage du Domaine Horizon, à Granby. Bon an mal an, le propriétaire de la ferme, Marc-Olivier Daunais, dit récupérer, selon le principe d’économie circulaire, quelque 60 tonnes de surplus alimentaires de producteurs maraîchers et d’épiciers de la région immédiate.
Immanquablement, les citrouilles font partie des aliments récupérés en automne. L’éleveur a toutefois appris à bien doser les quantités offertes à ses porcs.
Selon lui, les porcs mangent tout du fruit orangé, mais ils ne digèrent pas entièrement les graines, qui se retrouvent dans leurs excréments.
« Ce qui est drôle pour quelqu’un qui fait du porc de pâturage dans le bois comme moi, c’est qu’on se retrouve l’année suivante avec des plants de citrouille qui poussent un peu partout », dit Marc-Olivier Daunais.
Le Domaine Horizon produit jusqu’à 100 porcs par année. En plus des surplus alimentaires récupérés, l’alimentation des bêtes est complétée par de la moulée, précise le producteur agricole qui s’est lancé dans cette aventure il y a quatre ans.
Quand rien ne se perd
Bien qu’elle soit surtout connue pour les camerises qu’elle cultive, la ferme Les Petits fruits du clocher, à Sainte-Cécile-de-Milton, en Estrie, s’est lancée dans la production de citrouilles, il y a quelques années. Des framboises et des bleuets poussent également sur ses terres.
Dans tout ce qu’ils font, les propriétaires de la ferme, Manuel Gosselin et Érica Kohl-Bradley, veillent à valoriser leurs productions. Et cela vaut pour les citrouilles, disent-ils. Celles qui ne peuvent pas être récoltées, par exemple pour cause de pourriture, sont « laissées au champ et retournées au sol pour faire de l’engrais », explique Mme Kohl-Bradley.
Les citrouilles invendues du kiosque libre-service de la ferme sont pour leur part offertes aux animaux (vaches, poules et chèvres) de la miniferme sur place.
« Il n’y a pas grand-chose qu’ils ne mangent pas à la gang, s’amuse M. Gosselin. Et ce n’est jamais mauvais de diversifier la nourriture des animaux d’élevage. »
Bref, même avec les citrouilles, la célèbre expression Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme prend tout son sens.