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Le moteur de tracteur développé pour fonctionner indifféremment avec du diésel pur ou de l’huile végétale ou un mélange des deux, par John Deere, a mérité à la compagnie au chevreuil bondissant une médaille d’or au concours d’innovation du SIMA de Paris. Mais ce n’est pas demain que l’on verra ce moteur donner vie aux tracteurs verts. La médaille a été remise pour un moteur fonctionnel, certes, mais qui demeure un prototype.
« Il y a peut-être trois ans, New-Holland faisait tourner les têtes avec son annonce d’un tracteur fonctionnant à l’hydrogène. Cette machine ne figure certainement pas au catalogue. Cette année, nous annonçons à notre tour un prototype innovateur, » explique clairement Etienne Vicariot, responsable des salons pour la branche française de John Deere.
Donc, les ingénieurs de John Deere se sont attelés à la tâche. Le résultat, qui n’est pas apparent sur le tracteur en démonstration dans le kiosque de John Deere au SIMA, consiste en un système de capteurs qui analyse le contenu du réservoir afin d’ajuster, automatiquement, l’injection dans le moteur selon la viscosité, la température et les propriétés physiques du mélange.Ceci étant dit, M. Vicariot prend le temps de nous expliquer davantage ce que représente toutefois cet exercice de marketing technologique. « Quand, il y a quelques années, le prix du carburant s’est enflammé alors que celui des grains était très bas, plusieurs de nos clients nous demandaient s’il était possible d’alimenter leur tracteur à l’huile de colza (canola chez nous). Nous ne pouvions le recommander pour les tracteurs récents, dotés de systèmes de réduction de pollution sophistiqués, mais avec les vieux tracteurs plus couverts par les garanties, nos clients pouvaient bien faire à leur tête pour économiser sur les carburants. Mais nous nous sommes dit qu’il s’agissait là d’un beau défi technique, surtout advenant une nouvelle crise des carburants combinée à une chute des prix du grain. »
Ce moteur, nous assure M. Vicariot, fonctionne très bien. Toutefois, il n’a pas été soumis à tous les tests nécessaires à une éventuelle commercialisation. Pour l’instant, ce moteur polycarburant, reste donc en phase prototype.
« Mais nous aurons une bonne plateforme à développer le jour où il sera plus avantageux pour les producteurs de brûler leur grain que de le vendre. Il faut être en mesure de poursuivre l’agriculture advenant une crise pétrolière, » tranche avec conviction notre interlocuteur français.
Discrétion sur l’urée
Dans un autre ordre d’idée, mais toujours au chapitre de la motorisation, John Deere a annoncé au printemps dernier sa décision de s’orienter vers un additif d’urée pour rendre ses moteurs conformes aux normes Tier4, en vigueur en 2014. Jusqu’à ce moment, John Deere se fiait à son approche de re-circulation des gaz refroidis et d’un filtre à particules diesel pour purifier les gaz d’échappement.
Dans la documentation remise au SIMA, John Deere explique qu’il « développe et teste actuellement les technologies qu’il adoptera en réponse aux normes d’émissions Phase IV (prévues pour janvier 2014/2015). » Au kiosque de l’entreprise au SIMA toute l’équipe confirme toutefois qu’il est clair que John Deere devrait intégrer l’injection d’un mélange d’urée et d’eau (DEF) à sa propre technologie de brulage et de filtration des particules.
Ce qu’on entend à travers les branches c’est que certains moteurs pourraient bien ne fonctionner qu’avec l’une ou l’autre de ces approches. On peut donc s’attendre à d’autres annonces concernant la motorisation des tracteurs John Deere sous peu.