Actualités 15 mai 2015

Semis : plus rapide et plus technique

Les producteurs de grandes cultures investissent considérablement pour être plus rapides et plus précis afin de devenir plus performants.

En Montérégie, Alain Lavallée a acquis un planteur de dernière génération dont les avancées technologiques lui permettent de semer à 14 km/h, tout en étant très précis. À cette vitesse, et avec ses 16 rangs, il sème de 16 à 20 hectares à l’heure. « Les performances sont assez étonnantes! C’est la première année que je l’utilise, alors je réalise différents essais de vitesse. Car même si le moniteur ne révèle aucune perte significative de précision à haute vitesse, seule la levée le confirmera réellement », note-t-il.

La précision avant tout

Une trentaine de kilomètres plus loin, à Varennes, François Jodoin est également l’un des premiers au Canada à utiliser le planteur à haute vitesse de John Deere. « Nous semons présentement à 12 km/h; ce n’est pas la capacité maximale du planteur, mais c’est déjà un monde de différence. C’est comme si nous passions d’un 16 rangs à un 18 rangs », illustre celui qui cultive avec sa famille 820 hectares, en plus d’effectuer des travaux à forfait.

Mais cette quête de vitesse n’a pas sa raison d’être sans la précision. Les membres de la Ferme Normand Jodoin affirment justement qu’un semis plus précis et plus uniforme sur l’ensemble du champ génère des rendements supérieurs. « Plus tu exécutes tes travaux de semis avec exactitude, plus il t’en reste dans les poches à la récolte. La précision du nouveau planteur m’apparaît exceptionnelle. C’est ce qui compte le plus pour moi », résume François Jodoin.

L’entreprise vient également de convertir son système de fertilisation au liquide pour donner à chaque plante la dose exacte dont elle a besoin. Au total, le nouveau planteur et son système de fertilisation auront coûté 240 000 $. Cette machine n’est pas à la portée de tous. Les données sur le moniteur sont nombreuses. François Jodoin doit les consulter méthodiquement afin de procéder aux ajustements qui maximiseront les capacités de l’équipement.

Un producteur bio sème avec un articulé!

Sur la rive nord de Montréal, Les Fermes Belvache viennent tout juste de mettre la main sur un semoir qui provient de la Saskatchewan et qui mesure 15 mètres de largeur (50 pieds). Employé à 10 km/h derrière le tracteur articulé de 510 chevaux, il sème les champs en un rien de temps. « C’est très rapide! Le semoir inclut aussi un cultivateur. Il nous permet donc d’intégrer les fumiers, de désherber et de semer en même temps. Et la précision est supérieure à celle de notre autre semoir. Pour nous qui sommes sous régie biologique, cette machine est presque un rêve! » explique Vincent Gauthier, copropriétaire.

Cette rapidité d’exécution devient stratégique puisque l’entreprise désire semer ses 200 à 300 hectares de céréales d’automne en moins de 24 h après la récolte de soya. « En règle générale, plus tu sèmes tôt après le soya, plus tu maximises tes chances d’atteindre de hauts rendements. Idem pour les semis de printemps : dans le blé, tu ne peux pas dépasser le 15 mai », conclut-il.