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SAINT-NAZAIRE-D’ACTON — Éric Lapierre n’hésite pas à le dire et à le redire : l’implantation de cultures de couverture entre ses rangs de grandes cultures en semis direct durant 10 ans aura été des plus profitables.
« La rentabilité n’est définitivement plus à prouver », affirme le producteur. Les rendements de ses champs de soya ont crû de 400 kg/ha et ceux de maïs-grain d’environ 250 kg/ha, sans engendrer de réels coûts supplémentaires pour son entreprise et en lui permettant de cesser d’utiliser certains herbicides. Des gains considérables, tant pour l’agriculteur que pour l’environnement.
Vie facilitée
« Un sol en santé nous facilite la vie à tous les niveaux. Ça diminue l’érosion et ça fait en sorte d’établir des plantes qui couvrent le sol, ce qui exerce une pression sur les mauvaises herbes et permet d’abaisser les doses d’herbicides, indique Éric Lapierre. C’est un système qui se tient et […] la gestion des mauvaises herbes est simplifiée. »
La rotation de plantes de couverture se fait en parallèle des rotations principales de maïs, de soya et de céréales. Chez M. Lapierre, le seigle d’automne semé après le maïs recouvre le sol durant l’hiver. Au printemps, le soya est semé aux 15 pouces dans le seigle vivant. Lorsque le soya atteint le stade du 2e trifolié, une petite dose d’herbicide est aspergée pour stopper la croissance du seigle. Ensuite, du lotier est semé à la volée dans le soya. Des céréales sont cultivées à la 3e année de rotation et après la récolte, un mélange de plusieurs espèces est semé à la dérobée. Dans le maïs, le producteur expérimente différents intercalaires de légumineuses.
En 10 ans, Éric Lapierre est parvenu à éliminer l’étape du brûlage avant le semis du soya, à réduire l’application d’azote de 40 kg/ha dans les champs de maïs-grain et à supprimer l’utilisation d’herbicides pour feuilles larges dans ces deux cultures. Bien que le coût des intrants et des pratiques se soit légèrement accru avec les cultures de couverture, l’agriculteur a constaté que ses revenus à l’hectare avaient augmenté.
Solution au temps sec
Un sol en santé permet de lutter plus efficacement contre les ravageurs et de mieux résister au temps sec et aux surplus d’eau, mentionne Éric Lapierre.
« Le sol est comme une éponge. En année de temps sec, il gardera le peu d’humidité [qu’il possède], dit le producteur. En semis direct, on n’a plus de bonnes ou de mauvaises années; on a toujours des années égales parce qu’on est moins victimes du temps ou des précipitations. » Après 18 ans de semis direct, l’agriculteur observe des rendements stables de 10 tm/ha dans le maïs et de 3,7 tm/ha dans le soya depuis les dernières années, ce qui lui permet une meilleure planification financière à moyen et à long terme.