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Jusqu’à tout récemment, plus de 70 % du marché mondial de la potasse se trouvait entre les mains de deux cartels. Ce n’est plus le cas.
Tous les joueurs du secteur des engrais interrogés par la Terre s’attendent maintenant à une baisse du prix de gros de la potasse. Personne ne sait cependant quelle sera l’ampleur de la chute. « C’est une bonne nouvelle. On a longtemps été en otage », commente André Mercure, directeur de l’approvisionnement de La Coop fédérée. « Tout dépendra du contrat annuel qui sera bientôt négocié par la Chine », explique Jean-Sébastien Milot, directeur des fertilisants chez Synagri, qui estime que les Chinois jouent un rôle déterminant dans le cours mondial de la potasse.
Ce changement majeur du marché, annoncé le 31 juillet, a été provoqué par un important producteur russe. L’entreprise Uralkali a décidé de faire cavalier seul en sortant de l’entente de commercialisation qui avait cours avec son ancien partenaire de Biélorussie (Belaruskali). Ces deux producteurs de potasse, réunis au sein de l’agence de mise en marché BCP, comptaient pour environ 43 % de l’offre mondiale, dont près de la moitié entre les mains du joueur russe.
L’autre cartel, nord-américain celui-là, se nomme Canpotex et est composé d’entreprises canadiennes et américaine (Potash Corp., Agrium et Mosaïc). Il contrôle toujours près de 30 % du marché. La volonté affirmée d’Uralkali de prendre une plus grande part de marché, en passant de 10 à 13 millions de tonnes en 2014, vient toutefois brouiller les cartes, d’autant que cette entreprise dispose de coûts de production plus bas que la majorité de ses concurrents.
« Je ne pense pas que Canpotex va laisser un écart de prix significatif s’établir », a commenté André Mercure, directeur de l’approvisionnement à La Coop fédérée. Le prix devrait donc diminuer partout dans le monde et le président d’Uralkali a d’ailleurs dit s’attendre à une baisse de 25 % qui ferait passer le prix de gros de la potasse de 400 $ à 300 $ la tonne. L’effet sur l’action du géant canadien du secteur, Potash Corp., n’a pas tardé et le titre a perdu environ 25 % de sa valeur.