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Marie-Antoine Roy est producteur d’agneaux de grains à Sawyerville, en Estrie. Très tôt, il a compris l’importance de protéger sa famille et sa qualité de vie. Il a mis ses talents de patenteux au service de ces deux préoccupations.
Un incident survenu au début de sa carrière d’agriculteur a fait réfléchir Marie-Antoine Roy. Un beau dimanche d’été où il était débordé de travail, l’employé de la ferme ne s’était pas présenté. Marie-Antoine avait alors dû embaucher à la hâte un jeune du village pour l’aider à entrer le foin.
Marc-Antoine, son fils, faisait sa part malgré son très jeune âge. En voulant attacher une remorque au tracteur, il a failli être écrasé par l’employé inexpérimenté. « Cet événement m’a marqué, avoue l’éleveur. Je me suis dit que plus jamais la qualité de vie et le bien-être de ma famille n’allaient passer au second rang. »
Après cet incident, Marie-Antoine s’est équipé d’un grand nombre de remorques. Aujourd’hui, il en a 24 en tenant compte de celles pour ensilage. « Si je vois venir la pluie, je mets le foin dans les remorques, je les mets à l’abri et je les décharge quand j’ai le temps. Plus besoin de courir », dit-il.
Pour ceux qui trouvent que notre patenteux exagère, disons qu’il fabrique ou modifie lui-même ses remorques qui, évidemment, sont toutes équipées d’un système d’attache automatique.
Sécurité et qualité de vie
Le visiteur qui fait le tour de la ferme est frappé non seulement par l’ingéniosité des innovations de Marie-Antoine, mais encore par le grand impact qu’elles ont sur la sécurité et la qualité de vie de ceux qui y travaillent, dont Alexandre Vachon, l’employé de la ferme depuis sept ans.
Notre patenteux insiste sur la qualité de vie parce qu’il veut que ses quatre petites-filles prennent la relève un jour. Il veut les intéresser à l’entreprise dès aujourd’hui et s’assurer qu’elles apprécient passer du temps à la bergerie.
« Ce n’est pas à 20 ans qu’on apprend à aimer l’agriculture, dit-il. C’est quand on est jeune. »
De grandes fenêtres et des planchers chauffants ont été installés dans la bergerie. Bien sûr, ces seuls éléments ne sont pas l’apanage des patenteux, mais ils illustrent bien le choix de Marie-Antoine d’évoluer dans un environnement sécuritaire et agréable. « J’ai visité trop de fermes où les agriculteurs travaillent dans des prisons sombres et sans fenêtres », déplore-t-il. Aux Bergeries Malvibois et Newport, il y a de l’air et de la lumière.
Une ferme modèle
L’aventure de Marie-Antoine Roy a commencé en 1976; il était alors agent agricole au ministère de l’Agriculture du Québec. Selon lui, c’est sa rencontre avec les meilleurs agriculteurs de l’époque qui lui a donné le goût de s’établir. En 1978, il a démarré un petit élevage avec huit brebis et c’est en 1979 qu’il s’est installé sur sa ferme actuelle à Sawyerville, en Estrie.
La ferme compte aujourd’hui 650 ha, dont la moitié sont en boisé. Plus de 80 ha supplémentaires sont loués, ce qui donne 405 ha en culture de maïs ensilage, de maïs-grain et d’orge implantés simultanément avec de la luzerne. Plus de 120 ha sont consacrés à la luzerne. Marie-Antoine procède à trois coupes chaque année; il est d’ailleurs reconnu comme un excellent producteur de luzerne.
Toute cette production végétale sert à nourrir les 1 850 brebis de la ferme Malvibois qu’il exploite avec son épouse Diane. Elle comble également les besoins en alimentation des 650 brebis pur sang, dont 550 romanov, de la ferme Maple Leaf exploitée par son fils Marc-Antoine et son épouse Karine à quelques pas de chez lui. Cette ferme est en voie d’être accréditée exempte de la tremblante du mouton.