Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Des millions d’œufs contaminés au fipronil, un insecticide utilisé pour éradiquer le pou rouge chez les poules, ont été retirés des supermarchés en Europe. Des millions de poules pourraient également être abattues.
Le fipronil est considéré comme « modérément toxique » pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé et il est interdit de l’utiliser chez les animaux destinés à la consommation humaine.
Le scandale a éclaté après la découverte d’œufs contaminés vendus en Belgique et aux Pays-Bas. La crise s’est ensuite étendue à l’Allemagne, à la Suisse et à la Suède, où des millions d’œufs en provenance des Pays-Bas ou de la Belgique ont été retirés des rayons et détruits. En France, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a confirmé la semaine dernière qu’au moins cinq entreprises ont reçu des œufs contaminés. Certains médias allemands rapportent que des lots auraient également été livrés au Royaume-Uni.
Une enquête est en cours. En attendant les résultats, 180 sites de production d’œufs ont interrompu leurs activités aux Pays-Bas. En Belgique, on parle d’une cinquantaine d’entreprises avicoles dont la production a été mise sur pause, ce qui représente près du quart des exploitations du pays. Déjà, des centaines de milliers de poules ont été abattues dans les exploitations touchées.
Le 8 août, les autorités néerlandaises ont procédé à des tests sur la viande de poulet afin de déterminer une éventuelle présence de la molécule interdite.
Au moment de mettre sous presse, les résultats des tests n’étaient pas encore connus. Les autorités soulignent toutefois qu’il est peu probable que la viande soit contaminée.
Une société néerlandaise montrée du doigt
Selon le gouvernement français, les enquêtes « ont démontré la présence de [fipronil] dans un produit antiparasitaire falsifié, commercialisé sous l’appellation DEGA 16, utilisé dans les élevages de volailles ».
Les producteurs concernés ont mentionné avoir eu recours aux services de ChickFriend, une société néerlandaise spécialisée dans la désinfection d’élevages. C’est cette entreprise qui est soupçonnée d’avoir employé du fipronil dans son produit contre le pou rouge, et ce, malgré l’interdiction.
Les propriétaires des entreprises touchées demandent d’être indemnisés aussitôt que les enquêtes seront terminées et que les responsables seront identifiés.
Les autorités savaient
Le ministre de l’Agriculture belge, Denis Ducarme, a affirmé la semaine dernière que les Pays-Bas connaissaient l’existence du problème de fipronil dans les œufs depuis novembre 2016.
« Quand un pays comme les Pays-Bas, un des plus gros exportateurs d’œufs au monde, ne transmet pas ce genre d’information, ça pose vraiment problème », a déploré M. Ducarme.
Selon le magazine Figaro, les autorités néerlandaises ont expliqué avoir gardé le secret pendant quelques semaines pour ne pas nuire à une enquête judiciaire pour fraude en cours.
Un risque pour la santé Les autorités sanitaires ne s’entendent pas sur le risque que représentent les œufs contaminés pour la santé de la population. Alors que la ministre de la Santé belge, Maggie De Block, indique que le risque est très faible, l’agence de sécurité sanitaire néerlandaise conseille de ne pas consommer les œufs les plus contaminés, qui « constituent un danger pour la santé publique ». |