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Des intervenants et chercheurs de partout au Canada se sont réunis autour de la même table virtuelle, le 8 mars, pour mettre en commun différentes initiatives et résultats de recherche portant sur la santé mentale des agriculteurs.
Cet échange pancanadien a eu lieu dans le cadre de la première édition du Symposium national sur la santé mentale dans le milieu agricole, un événement qui est soutenu financièrement par le ministère de l’Agriculture du Canada et organisé par l’Association canadienne pour la santé mentale.
L’un des objectifs de ce symposium est d’aider le milieu agricole à adapter ses outils en s’inspirant des dernières recherches et des différentes initiatives mises en place à travers le Canada. Car, selon plusieurs intervenants qui ont participé aux échanges, il y a encore beaucoup de résistance de la part des producteurs agricoles à aller vers des ressources d’aide en santé mentale lorsqu’ils en ont besoin. « On ne peut pas les blâmer, car pour certains qui ont grandi à la ferme, il n’y a pas de problème à parler du travail, mais parler de santé mentale, ça reste un tabou », a souligné Deborah Vanberkel, directrice des programmes au Canadian Centre for Agricultural Wellbeing, un nouvel organisme national qui se consacre à la recherche en matière de santé mentale dans le secteur agricole.
Malgré tout, le bouche-à-oreille, les médias sociaux et la mise en place de ressources mieux adaptées à la réalité particulière des agriculteurs ont contribué à de grands progrès au cours des dernières années, a-t-elle mentionné.
Toutefois, certains défis demeurent, dont le manque de reconnaissance de la population envers le travail des producteurs agricoles, qui est l’un des facteurs de stress le plus souvent mentionné par les producteurs agricoles, a pour sa part indiqué la Dre Michelle Pavlof, infirmière et chercheuse en santé rurale à la Saskatchewan Polytechnic.
Le modèle québécois des travailleuses de rang
L’organisme québécois Au cœur des familles agricole (ACFA) a participé à l’événement pour présenter le modèle québécois des travailleuses de rang. Ce modèle propre à la province a pris la forme d’un projet pilote en 2009 en s’inspirant des travailleurs de rue dans le milieu urbain. L’idée était alors de mieux adapter les services à la réalité des agriculteurs en favorisant une plus grande proximité des intervenantes avec ce milieu. Ce modèle est aujourd’hui victime de son succès, a souligné Martine St-Pierre, travailleuse de rang en Montérégie, puisque les 13 travailleurs de rang d’ACFA peinent à répondre à la hausse des demandes. « L’un des défis que nous avons maintenant est de nous assurer de ne pas épuiser nos ressources », a spécifié Ginette Lafleur, directrice adjointe de l’organisme.