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L’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA), fondé en 2003 pour fournir un service de soutien psychologique adapté aux producteurs agricoles, traverse une période de restructuration, qui est étroitement liée à sa croissance rapide.
« Ça n’a pas toujours été facile. On est encore en période de rodage, et on a construit l’avion pendant qu’il était en vol », a illustré le directeur général, Samuel Gosselin, lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisme, le 15 mars, à Saint-Hyacinthe.
En effet, depuis 2016, le nombre de travailleuses de rang employées par ACFA est passé de 3 à 14, ce qui représente un défi en matière de gestion des ressources humaines, a signalé Nathalie Roy, présidente sortante du conseil d’administration. Une firme externe a été mandatée l’automne dernier pour analyser le fonctionnement de l’organisme et suggérer un modèle mieux adapté à sa taille.
D’ailleurs, l’une des recommandations émises par la firme externe était de scinder la direction générale en deux, ce qui a été fait, il y a quelques semaines. Le directeur général se concentrera désormais sur les tâches administratives et financières de l’organisme, alors qu’un poste de directrice clinique a été créé pour gérer les ressources humaines et le développement de services offerts sur le terrain. Annie Larouche, ancienne travailleuse de rang, qui était coordonnatrice clinique depuis quelques années chez ACFA, a été promue à ce nouveau poste de direction.
Des employés syndiqués
Un autre changement important réside dans le fait que les travailleuses de rang et autres employés de l’organisme ont obtenu, le 12 décembre, l’accréditation du Tribunal administratif du travail pour former le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Au cœur de familles agricole, affilié à Confédération des syndicats nationaux (CSN). Selon Samuel Gosselin, des discussions ont déjà été en entamées avec le syndicat en prévision d’une nouvelle convention collective. « Oui, ça va faire un changement, mais avec des employés qui sont répartis un peu partout dans la province, je pense que ça va faciliter la communication, et on est très ouverts à ça, en autant qu’on maintienne un service à la clientèle flexible et adapté, comme on le fait déjà et pour lequel on est reconnu », spécifie-t-il.
Le défi du financement
Cette croissance entraîne également un défi de financement. Depuis deux ans, l’organisme accuse un manque à gagner d’environ 260 000 $ sur un budget annuel de 1,5 M$. Un fonds de réserve a jusqu’ici permis de combler le manque, mais le voici presque épuisé. « La plus grande partie de notre budget, soit 1,3 M$, représente les salaires des travailleuses de rang et le remboursement de leurs dépenses de déplacement », mentionne le directeur général, estimant qu’il serait difficile de couper dans ce budget, surtout dans un contexte où les demandes d’aide des producteurs agricoles augmentent (voir l’encadré).
Pour combler l’écart, il espère arriver à convaincre le gouvernement provincial d’augmenter le montant de la subvention récurrente de 650 000 $ que reçoit ACFA dans le cadre du programme de soutien aux organismes communautaires. Il compte également trouver de nouveaux grands donateurs pour épauler l’organisme dans sa mission.
Une hausse de 6,2 % des nouveaux clients
Dans son bilan 2023, l’organisme Au cœur des familles agricoles rapporte une hausse de 6,2 % des demandes d’aide provenant de nouveaux clients par rapport à l’année précédente. Ces nouvelles demandes sont ainsi passées de 655 à 698 en 2023. Le nombre d’interventions est en constante augmentation depuis trois ans, ayant passé de 2 919 en 2020 à 3 850 en 2023. Environ 30 % des interventions faites en 2023, soit 1 116, étaient à la ferme. Par ailleurs, après avoir subi une hausse de 7 % entre 2020 et 2022, passant de 59 à 66 %, le pourcentage des demandes d’aide en provenance des hommes a chuté à 54 % en 2023, rapporte l’organisme. Un phénomène qui pourrait en partie s’expliquer par le fait que les femmes sont plus nombreuses à être propriétaires d’entreprises agricoles, selon ACFA.