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Le jour n’est pas loin où l’on ira à la pharmacie à la fois pour renouveler sa prescription et pour remplir son panier d’épicerie avec des produits frais de la ferme.
« Les citadins auront accès sous peu à du sushi et à de la salade niçoise fraîche dans les pharmacies », prédit Sylvain Charlebois, spécialiste de la distribution et des politiques agroalimentaires et professeur à l’Université de Guelph, en Ontario.
« On assiste à l’éclatement du modèle traditionnel, ajoute le professeur en entrevue à la Terre. Il y a de plus en plus de canaux de distribution et les producteurs agricoles, tout comme les entreprises de transformation, vont réaliser que les règles du jeu changent rapidement et radicalement. »
Il s’attend à ce que ces changements soient salutaires pour l’industrie agroalimentaire, « qui sera de moins en moins, dit-il, à la merci des grands distributeurs [Metro, IGA-Sobeys et Loblaw-Provigo]. »
« Des opportunités vont se présenter, précise-t-il. Il appartiendra aux producteurs et aux transformateurs d’en explorer tout le potentiel. »
Étagères de produits
Sylvain Charlebois fait valoir que l’on trouve déjà de pleines étagères de produits alimentaires, non seulement dans les dépanneurs, mais aussi dans les Wal-Mart, Costco et Target de ce monde.
« Même les magasins à un dollar vendent de l’alimentaire; c’est tout dire », constate-t-il.
Le professeur prévient en outre que l’arrivée de gros joueurs dans le commerce en ligne, comme Amazon, « risque aussi de perturber » un secteur d’activité qui vit des transformations majeures, et qui se doit de répondre aux besoins de ses diverses clientèles. « On va faire de plus en plus son épicerie en ligne, sur son ordinateur », évoque-t-il.
Marchés publics
En même temps, les consommateurs semblent vouloir se tourner davantage vers des produits « dont ils connaissent la provenance », analyse Sylvain Charlebois. « On le voit, ajoute-t-il. Les marchés publics ont de plus en plus la cote. Les consommateurs aiment les circuits courts, et les producteurs y sont très présents. »
Il en veut pour preuve les ventes qui sont « en constante progression » dans les marchés publics à travers le pays. « C’est plus de 5 G$ de ventes par année dans ces marchés, expose-t-il. Pas de doute, il y a un engouement, et on m’en fait part quand je discute des enjeux des farmer’s markets avec des acteurs de l’Ontario, de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et du Québec, bien entendu. »
Il s’étonne de voir autant de consommateurs se diriger vers les marchés publics. « C’est tout de même paradoxal, note-t-il. Dans ces marchés, les produits sont généralement plus chers que ceux qu’on retrouve dans les épiceries traditionnelles. Comme quoi les consommateurs sont prêts à payer quand ils veulent de la fraîcheur. »