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TROIS-RIVIÈRES — En 2016, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a recensé quelque 200 000 bulbes de Crocus sativus en terre sur 25 sites à travers la province.
La culture de la fleur dont le safran est issu crée un réel engouement chez les producteurs de la Belle Province, malgré l’exigence physique qu’elle requiert et l’importance des investissements nécessaires au démarrage. Et pour cause, le marché nord-américain du safran est prometteur pour une épice qui, au gramme, se vend au même prix que l’or.
Journée safran
Cent vingt personnes se sont déplacées à Trois-Rivières en avril dernier pour assister à la première Journée safran organisée conjointement par le MAPAQ et l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO). Le MAPAQ a dénombré une trentaine de producteurs établis, mais Nathalie Denault et André Laplante, de Pur Safran, estiment à plus du double leur nombre réel. Le couple, pionnier du safran au Québec, dit avoir dispensé plus d’une cinquantaine de formations et de stages à sa safranière depuis 2014.
« Ça a de l’avenir »
Le safran se cultive sur une petite superficie. Trente à quarante mille bulbes peuvent être plantés sur un acre et être récoltés par une famille de quatre personnes. Un bulbe produit d’une à trois fleurs et 150 000 fleurs donnent 1 kg de la précieuse épice à laquelle on attribue des vertus médicinales (anti-cancérigènes, notamment). « Ça a de l’avenir », a mentionné M. Laplante, puisqu’un gramme de safran se vend 55 $. D’autant plus que les opportunités sont variées, car au-delà de la production et de la commercialisation des stigmates, son entreprise fournit des bulbes à d’autres exploitations et des produits transformés aux consommateurs, en ligne comme à la ferme. Il y a aussi des visites agrotouristiques de l’endroit.
À la main
La récolte du safran est physiquement exigeante, puisqu’elle s’effectue à la main sur une courte période. Les investissements au démarrage ainsi que l’incertitude des premières années ne sont pas à négliger, selon les propriétaires de safranières présents à Trois-Rivières. « Ça va prendre quelques années avant qu’on ait une base de référence sur laquelle s’appuyer », a expliqué la conseillère en horticulture du MAPAQ en Mauricie, Guy-Anne Landry.
De plus, le plus grand défi des producteurs sera de faire découvrir le safran aux consommateurs québécois et nord-américains.
Une épice ancienne
Le safran, c’est le stigmate (partie rouge) d’une fleur qui, une fois déshydraté, est utilisé en cuisine, en médecine, dans les cosmétiques, en parfumerie et comme pigment pour la coloration du textile depuis des millénaires. Les plus anciennes traces de récolte ont été retrouvées en Irak et sont estimées à 4 300 ans. Aujourd’hui, le safran est principalement produit en Iran, en Espagne, au Maroc, en Grèce, en Italie et au Cachemire, une région située entre l’Inde, la Chine et le Pakistan.