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QUÉBEC – « Avez-vous déjà récolté des carottes avec des raquettes parce que vous caliez d’un pied et demi dans le sol en plein mois de juillet? La réalité est de plus en plus dure et ça ne s’améliore pas », a lancé le producteur maraîcher Hubert Steben-Chabot, au micro de l’assemblée générale annuelle de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Capitale-Nationale–Côte-Nord, le 25 octobre.
Comme lui, plusieurs producteurs agricoles de la relève ont pris la parole pour déplorer le manque de soutien qu’ils constatent dans cette période difficile.
« Tout seuls, on va crever », a renchéri, un peu plus tard, le producteur porcin Mathieu Pilote, de La Malbaie.
De son côté, le président de la fédération régionale, Yves Laurencelle, a dit entendre « des choses atroces ». « C’est difficile d’être positif! Il y a des producteurs qui, dans une année, ont vieilli de dix ans, tellement ils sont stressés », a-t-il déploré dans son discours d’ouverture.
Bonification des programmes demandée
Ce contexte morose a mis la table à plusieurs résolutions adoptées par les délégués présents à l’événement et demandant la révision de programmes gouvernementaux pour les réadapter à la fois à la réalité des changements climatiques et à celle des régions périphériques.
Parmi ces résolutions, l’une a réclamé à La Financière agricole du Québec un meilleur accès au financement disponible et une meilleure protection contre les hausses des taux d’intérêt, alors qu’une autre a demandé une bonification du programme Agri-Québec pour les entreprises agricoles situées dans les régions périphériques ainsi qu’une révision du programme d’assurance récolte pour lui donner « la flexibilité requise pour répondre aux effets des changements climatiques et correspondre à la réalité de l’ensemble des régions du Québec ». La fédération régionale a aussi donné le mandat à la Confédération de l’UPA de faire pression sur le gouvernement fédéral pour repousser d’au minimum deux ans la date limite de remboursement du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, et ce, afin de préserver les liquidités des entreprises agricoles.
« Je suis fier du coup de barre qu’on a fait »
Après un déficit financier de près de 450 000 $ en 2022, la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord a mis en place un plan de redressement qui commence à porter ses fruits. L’organisation a terminé l’année financière 2023 avec un surplus de 85 700 $. « Je suis fier du coup de barre et du redressement qu’on a faits, tant du côté fiscalité que [du côté de la] vie syndicale, a affirmé le président Yves Laurencelle. Le défi était de taille : on a eu beaucoup de postes à combler, des méthodes à revoir, bref, un vrai travail de changement. »
Parmi les stratégies utilisées pour redresser les finances, la fédération a entre autres établi une entente de partenariat avec la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent pour partager les ressources de la division SCF Conseils afin de diminuer les coûts, tout en améliorant l’efficacité des services. Une nouvelle directrice régionale partagée entre les deux fédérations a également été embauchée récemment pour mettre en œuvre les recommandations émises par une firme d’experts indépendants.