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Christian Kaiser a quitté une entreprise agricole d’envergure, qui possède aujourd’hui la Laiterie Chagnon, pour s’acheter une ferme de taille beaucoup plus modeste, qui sera plus simple à transférer à ses enfants. « Quand c’est une ferme de groupe, de quelques générations, par exemple avec des cousins et des petits-cousins, ça devient plus complexe. Les finances sont mélangées et rares sont les fermes qui ont une structure avec un conseil d’administration qui vote pour la nomination d’un président. Alors qui a le contrôle? C’est pour ça que je crois beaucoup plus aux fermes plus petites pour les transférer plus facilement », partage-t-il.
Avec sa conjointe, il a arpenté différentes régions du Québec afin de trouver une ferme qui sera rentable pour sa relève, misera sur un bon cédant – « un point très important », souligne M. Kaiser – et sera située dans une région près des services et des activités sportives.
La transaction vient tout juste d’être conclue. Il reprend une ferme laitière de 76 kilos de quotas à Coaticook, en Estrie. Chaque décision que prennent M. Kaiser et sa conjointe est orientée vers le transfert. Dans sa vision, il n’y aura pas une seule entreprise qui regroupera tous les enfants. Il souhaite plutôt avoir une entreprise par enfant, ce qui ne les empêchera pas de travailler les uns avec les autres, mais chacun sera autonome dans sa gestion. Le couple a même acheté sa maison indépendamment de la ferme, pour que leurs enfants ne soient pas obligés de la leur racheter lorsqu’ils reprendront la ferme.
En ce qui concerne les opérations de l’entreprise, il est hors de question pour M. Kaiser de procéder à de grands investissements qui endetteraient la ferme. Le producteur veut, au contraire, « clearer les dettes le plus vite possible pour avoir un meilleur cash flow ». Les installations qu’il a achetées ne sont pas modernes, mais, selon ses calculs, avec quelques petites modifications et de légers investissements pour accroître le bien-être animal, il pourra monter à une production de 115 kilos à peu de frais. Son objectif consiste à minimiser l’endettement et à maximiser le revenu par kilo de quotas. « Ensuite, la relève aura les liquidités pour prendre ses décisions, que ce soit de rebâtir une étable neuve ou autre chose », analyse-t-il.
Christian Kaiser ajoute que l’agriculteur d’aujourd’hui doit penser comme dans le milieu commercial. « Chaque dollar d’actif doit rapporter. C’est ça qu’il faut pour la relève. Et je pense qu’il faut commencer à bâtir nos fermes pour le transfert », plaide-t-il.