Régions 3 juillet 2024

Un voyage captivant au cœur des semences

LA POCATIÈRE — Le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation, à La Pocatière, présente son exposition estivale Splendeur de la germination. En plus d’admirer les expositions, les visiteurs auront la possibilité de déposer ou d’obtenir des graines dans la Séminothèque et d’assister en direct au réveil de semences endormies.

Le commissaire Sébastien Hudon fait le pari que la Séminothèque favorisera les échanges de graines de semence. Photo : Maurice Gagnon
Le commissaire Sébastien Hudon fait le pari que la Séminothèque favorisera les échanges de graines de semence. Photo : Maurice Gagnon

La Séminothèque, qui occupe un petit local, est une véritable banque de graines où chacun pourra participer activement à la conservation des variétés végétales.

Les gens amènent deux sachets et repartent avec un pour enrichir la collection.

Sébastien Hudon, commissaire de l’exposition

Divisée en deux volets principaux, Splendeur de la germination est ouverte au public du 20 juin 2024 au 6 janvier 2025. Elle offre une expérience éducative et esthétique unique, captivant à la fois les jeunes curieux et les adultes passionnés par la science, l’art et l’agriculture. 

La première salle se concentre sur la biologie intime des semences, permettant aux visiteurs de comprendre le processus de reproduction des plantes et l’importance des graines dans l’alimentation humaine. Dans cette section didactique, les visiteurs peuvent explorer l’histoire des semences au Québec, découvrir le rôle des semenciers et observer l’évolution des connaissances sur les graines. « Cette salle nous propose notamment un survol de l’histoire des semenciers, ceux qui ont été mêlés de près ou de loin à l’histoire des semences au Québec », indique M. Hudon.

La deuxième salle plonge dans l’univers artistique, entremêlant art historique et contemporain. Dix créateurs, dont le Dr Louis Thomas, Jérôme Auzoux, Nathalie Bujold, Denise Pelletier et Patrice Fortier, explorent la représentation botanique, brouillant les frontières entre art et science. Cette salle invite à revisiter le statut de certaines pièces anciennes sous un nouveau jour. « Est-ce que certaines pièces, qui ont été faites il y a très longtemps, ne pourraient pas aujourd’hui être reconnues sur le plan artistique ou esthétique en plus de leur intérêt pédagogique? » se questionne le commissaire.

Conçu entre 1938 et 1940, le tableau synoptique de Maurice Couture regroupe 456 variétés de graines. Photo : Maurice Gagnon

Graines emblématiques

L’exposition présente également des graines emblématiques, comme celles du fameux melon (muscat) de Montréal, dont on pense qu’elles ont été présentées en 1855 à l’Expo universelle de Paris. Quelques échantillons se retrouvent dans le tableau synoptique de l’agronome Maurice Couture.

Le melon de Montréal est une variété de melon ancien, autrefois très prisée pour sa saveur exceptionnelle, qui a disparu au début des années 1940. On tente d’ailleurs aujourd’hui de cultiver à nouveau une variété de ce melon emblématique à partir de semences découvertes autour de 1996-1997, selon M. Hudon.

Les Belles au bois dormant

L’exposition s’accompagne d’une expérience intrigante, menée en collaboration avec Biopterre, lors de laquelle des semences patrimoniales dormantes depuis des décennies, voire près d’un siècle, seront réveillées en laboratoire. 

Les visiteurs peuvent suivre en direct ce processus via le site Internet http://casconda.org, offrant une vue fascinante du laboratoire de réveil des semences chez Biopterre. Ces semences, conservées dans des pots Mason depuis 1974, n’ont pas encore montré de résultats prometteurs, mais des efforts sont en cours pour leur donner l’environnement contrôlé le plus propice à la germination.