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Depuis le lancement du Programme d’appui à la compétitivité des abattoirs régionaux (PACAR) il y a un peu plus d’un an, 34 projets ont été financés et neuf nouveaux abattoirs ont vu le jour. Et ça ne fait que commencer, car les entrepreneurs veulent profiter des opportunités d’affaires dans toutes les régions du Québec.
Faute d’abattoirs à proximité, plusieurs producteurs doivent faire des centaines de kilomètres pour transporter leur bétail, le faire abattre et le ramener en région pour la vente locale.
C’est en constatant ce problème que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a lancé le PACAR en novembre 2017, qui s’échelonnera jusqu’en 2022, souligne Annie Tousignant, conseillère en viande et en volaille au MAPAQ. « On y retrouve trois volets qui consistent à contribuer à l’amélioration de la compétitivité et à offrir de l’aide lors des études diagnostiques, de la mise aux normes et de la construction d’un abattoir ou d’une nouvelle ligne d’abattage », dit-elle.
Les promoteurs peuvent avoir accès aux trois volets du programme pour une aide totale de 320 000 $, qu’il s’agisse de la mise sur pied ou l’amélioration d’un abattoir de proximité, d’un abattoir provincial ou même fédéral. La seule condition : exploiter un abattoir qui génère des revenus de moins
de 100 M$.
Jusqu’à maintenant, 9 projets ont bénéficié de l’aide gouvernementale pour les études diagnostiques (245 000 $ au volet 1), 16 pour l’amélioration de la compétitivité (1,27 M$ au volet 2) et 9 autres pour l’amélioration de l’offre d’abattage (1,78 M$ volet 3), pour un total de 3,3 M$.
Et ce n’est qu’un début, estime Annie Tousignant.
Nouveaux abattoirs et projets d’expansion
Abattoir Harvey, Sainte-Jeanne-d’Arc, Lac-Saint-Jean
Ouvert en novembre dernier, cet abattoir de proximité détient un permis pour abattre 250 bovins selon les limites imposées par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). Il fera l’abattage de bovins, de porcs, de sangliers et d’agneaux. Le projet n’a pas bénéficié de l’aide du PACAR.
Boucherie Abattoir Noiseux, Marieville, Montérégie
Cet établissement a investi 3,3 M$ pour convertir un abattoir de proximité en abattoir provincial A1 avec une salle de découpe et une cuisine C1. L’abattoir multiespèce compte 18 employés et souhaite répondre aux besoins « énormes » de la Montérégie.
Abattoir les viandes du Pontiac, Shawville, Outaouais
Alain Lauzon, un producteur ovin, a décidé d’investir 3,5 M$ avec des partenaires musulmans pour l’ouverture d’un nouvel abattoir spécialisé dans le bœuf, l’agneau, les viandes sauvages et la viande halal, ce qui a généré 12 emplois.
Boucherie des Praz, Rouyn-Noranda, Abitibi
Le seul abattoir de proximité de l’Abitibi évalue présentement le marché local pour voir s’il serait rentable de le transformer en abattoir provincial, ce qui lui permettrait notamment de vendre de la viande aux restaurateurs locaux. Le projet nécessiterait des investissements de plus de 1 M$.
Abattoir Massicotte, Saint-Luc-de-Vincenne, Mauricie
Relancé par une coopérative de producteurs il y a trois ans, l’Abattoir Massicotte, qui ne détient qu’un permis de découpe pour l’instant, souhaite remettre en service un abattoir de proximité pour la volaille.
Boucherie D. Girard, Saint-Edmond-de-Grantham, Centre-du-Québec
Pour avoir plus de flexibilité et offrir un service complet à sa clientèle déjà établie, dont plusieurs clients d’origine haïtienne, Dominic Girard a investi 400 000 $ dans l’ajout d’un abattoir de proximité à sa boucherie.
Ferme de Gibier El Rancho, Saint-Édouard, Montérégie
À la suite de la fermeture de l’Abattoir Nutri-Caille en 2015, la Ferme de Gibier El Rancho, un abattoir provincial, a entrepris la transformation de
60 000 cailles par semaine avec l’aide de 20 employés. Le promoteur voudrait obtenir une accréditation d’abattoir fédéral pour vendre éventuellement ses produits dans le reste du Canada et les exporter aux États-Unis.
Abattoir Zampini, L’Épiphanie, Lanaudière
Cet abattoir de proximité, qui compte déjà 26 employés, vise à prendre de l’expansion pour répondre notamment aux besoins des clientèles immigrantes qui cherchent des économies d’échelle en achetant au prix du gros par le biais de la vente au détail. L’entreprise a l’intention d’investir près de 300 000 $ pour bénéficier du PACAR dans le but de transformer veaux, bœufs, porcs, volailles, chèvres, moutons, chevaux, lapins et autres.
Trois types de permis d’abattage Abattoirs de proximité (29 détenteurs de permis) Anciennement appelés abattoirs de type B, ils ne sont soumis qu’à une inspection de base, c’est-à-dire que l’inspecteur n’est pas présent de façon permanente. Ces établissements ne peuvent offrir leurs produits qu’à leur comptoir de vente au détail directement dans leurs installations. Un producteur qui souhaite faire abattre des animaux à forfait pour sa propre consommation peut retenir les services d’un tel abattoir. Abattoirs provinciaux (25 détenteurs de permis) Ces abattoirs de type A sont soumis à une inspection permanente de la part du ministère québécois de l’Agriculture. La viande transformée par ces usines peut être vendue au détail, à l’intérieur du territoire de la province. Abattoirs fédéraux (31 détenteurs de permis) Ces établissements réalisent leurs pratiques sous l’inspection permanente de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Leur viande peut être distribuée à grande échelle et être vendue à l’extérieur de la province et du pays. Note : Certains établissements détiennent aussi un permis provincial d’atelier de préparation, de conditionnement et de transformation pour fins de vente en gros de viandes ou d’aliments carnés. Communément appelés C1, ces permis n’autorisent pas l’abattage. |
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