Régions 12 mars 2020

Un éleveur ovin partage sa passion avec la relève

RIMOUSKI — Un projet pour relancer l’élevage ovin dans la MRC de La Matanie, au Bas-Saint-Laurent, se développe alors qu’un premier éleveur de Romanov pur sang s’y joint afin de transmettre sa passion et ses connaissances à quatre éleveurs de la relève.

Alexandre Murray, de Matane, fournira des agnelles à quatre jeunes éleveurs d’agneaux hybrides qui s’installeront bientôt dans la région. « Je m’implique dans ce projet parce que je trouve ça important d’aider la relève à s’implanter. En Matanie, la production ovine a diminué. Nous ne sommes plus que quatre éleveurs. J’ai un troupeau exempt de maladie. Ça va aider les jeunes à démarrer avec de bons sujets », mentionne l’éleveur, qui exploite un troupeau de 200 brebis Romanov pur sang et 100 brebis F-1. Le producteur de 44 ans a commencé à développer une passion pour l’élevage ovin en discutant avec des éleveurs à l’Expo agricole de Rimouski. « J’ai acheté une ferme laitière à l’abandon en 1998 et j’ai commencé l’élevage ovin en 1999 », raconte-t-il.

Plusieurs candidats intéressants

« Il y a plusieurs candidats intéressants. Un premier producteur de la relève devrait amorcer ses activités d’ici la fin de 2020, et peut-être un deuxième », indique l’agronome à la retraite et initiatrice du projet, Brigitte Fortin.

De l’accompagnement dans le démarrage d’une première entreprise est actuellement offert. « Nous avons pensé à cette structure parce qu’on veut que tout le monde travaille ensemble de façon à limiter les risques de maladie. Les quatre fermes se spécialiseront dans l’élevage d’agneaux hybrides et se situeront dans un rayon restreint afin de favoriser le partage de ressources et d’expertise. La Matanie a été choisie parce que les besoins sont criants pour générer de l’activité économique dans les municipalités rurales de cette MRC », précise Mme Fortin, qui a ce projet en tête depuis 2017.

Nombreux partenaires impliqués

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) agit un peu comme un chef d’orchestre qui chapeaute les nombreux partenaires locaux impliqués dans le projet, soit la direction régionale du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), la MRC de La Matanie, L’Arterre, la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent et la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de La Matanie.

« Mme Fortin, qui connaît bien la région et l’élevage ovin, a élaboré la structure de production qui sera utilisée. Notre objectif est de favoriser l’établissement de la relève, car il y a un besoin criant en production ovine au Québec pour compenser les départs à la retraite prévus au cours des prochaines années. C’est crucial pour le Québec de mettre en place des mesures de soutien à l’établissement de la relève agricole », mentionne David Dupont, chercheur à l’IREC.

La production ovine offre un excellent potentiel pour stimuler le développement rural de La Matanie. Il y aurait aussi un manque à combler dans la production de femelles hybrides au Québec.

Alexandre D’Astous, collaboration spéciale