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PIEDMONT – Ce n’est pas tous les jours qu’on entend un ado de 14 ans confier que, pendant le confinement, il préférait écouter des tonnes de reportages sur le jardinage et planter des centaines de semences de légumes dans son sous-sol plutôt que de traîner avec ses amis sur Zoom ou jouer à des jeux vidéo.
C’est pourtant ce qu’Aymeric Larocque a fait. Non seulement le jeune résident de Prévost dans les Laurentides a-t-il obtenu en retour un magnifique potager, mais son initiative lui a aussi permis de devenir membre de l’équipe du réputé café-boulangerie Merci la Vie, situé dans la municipalité voisine de Piedmont.
La mission d’Aymeric chez Merci la Vie? Travailler avec Roxanne Chartrand, 19 ans, fille aînée de la copropriétaire Johanne Martineau, à créer un grand potager avec ruches, serre et poulailler de 50 poules qui jouxtera la boulangerie et reflétera fidèlement la philosophie de l’établissement récemment déménagé à Piedmont dans des locaux tout neufs. Le défi semble à la mesure de la passion du jeune homme pour le jardinage, qu’il entretient depuis l’âge de sept ans. « J’habite la campagne depuis toujours et le jardinage me permet d’être dehors », explique cet adepte de sports de plein air. « J’apprends beaucoup avec l’aide d’Aymeric, que je considère vraiment comme mon mentor, souligne Roxanne, qui étudie en théâtre au cégep de Sainte-Thérèse. Ensemble, on planifie de quoi le futur jardin aura l’air. » Sa mère leur a donné carte blanche, une liberté que la jeune femme voit aussi comme une responsabilité, car elle ne veut pas la décevoir.
Aymeric montre un immense champ près de la salle à manger en plein air du café-boulangerie : « On aimerait transformer tout ça progressivement en potager, installer des petites serres. Cette année, avec la pandémie, on a manqué de temps, mais on a pu planter des plants de framboises et de bleuets qui ont bien donné, de l’ail, qu’on a déjà récolté, nos deux variétés de tomates, et plus bas, on a aussi des courges et des choux. »
Les chefs consultés
Les deux complices ont aménagé des plates-bandes de fines herbes tout près du restaurant, très utiles pour les cuisiniers. L’idée de faire en quelque sorte partie de l’équipe de cuisine en l’approvisionnant de produits frais séduit Aymeric, qui dit aimer cuisiner et accorder beaucoup d’importance à son alimentation. « Roxanne et moi, on a déjà pris le temps de s’asseoir avec les chefs pour voir ce qu’ils aimeraient qu’on plante. Il faut aussi tenir compte du fait qu’à Piedmont, la terre est plutôt glaiseuse; c’est difficile pour les légumes racines. » Au menu : roquette, laitues variées, tomates patrimoniales, haricots – dont les edamames – betteraves et courges rares, une passion d’Aymeric. « Johanne a déjà installé une ruche, on bâtira bientôt le poulailler et c’est sûr qu’on déborde d’idées! », de conclure le jeune homme, qui ne voit que des avantages à jardiner dans ce beau coin de pays qu’il ne quitterait pour rien au monde.
Anne-Louise Desjardins, collaboration spéciale