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Les éleveurs de bouvillons québécois pourraient subir les contrecoups du retrait du permis de trois abattoirs de la région de Toronto par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
L’abattoir Ryding-Regency Meat Packer ainsi que deux abattoirs appartenant à St. Ann’s Foods faisaient l’objet d’une enquête de l’ACIA depuis le 17 septembre en raison de l’absence de « mesures de contrôles efficaces » en place pour garantir la salubrité de leurs installations. Une possible contamination à la bactérie E. coli de souche bovine avait alors été soulevée, entraînant le rappel de plus de 900 produits à base de bœuf et de veau.
Au cours de son enquête, l’ACIA a relevé que les trois abattoirs n’avaient pas respecté l’article 15 de la Loi sur la salubrité des aliments au Canada. Elle leur reproche aujourd’hui d’avoir fait « une déclaration fausse ou trompeuse » ou de lui avoir fourni « des renseignements faux ou trompeurs ». Les abattoirs perdent du coup leur « licence pour la salubrité des aliments » et la possibilité d’exploiter un abattoir.
Contactée par La Terre, l’ACIA n’a pas voulu préciser plus en détail la nature exacte de ce qui est reproché aux trois abattoirs. L’Agence indique toutefois que les entreprises pourraient demander à nouveau d’obtenir un permis pour pratiquer, mais qu’une « suspension ou une révocation antérieure » pourrait constituer un motif de refus d’une nouvelle licence. De son côté, Ryding-Regency Meat Packer n’a pas rappelé La Terre.
Inquiétude chez les éleveurs
La décision inquiète particulièrement Jean-Marc Paradis, président du Comité de mise en marché des bouvillons d’abattage (CMMBA). Selon lui, l’abattoir Ryding-Regency constituait « un joueur d’impact » dans l’est du pays et voyait passer « plusieurs centaines » de bêtes chaque semaine. « Moins il y a de joueurs, moins il y a de compétition », ajoute-t-il, soulignant que le marché dans l’est est déjà « déséquilibré » et que les éleveurs de bouvillons peinent à obtenir les prix obtenus dans l’ouest. À titre d’exemple, les bouvillons vivants s’échangeaient à 1,50 $ lb dans l’ouest lors de la dernière semaine de novembre, selon CanFax, une firme qui comptabilise des données sur le marché bovin au pays. Dans l’est, les éleveurs obtenaient au même moment une moyenne de 1,30 $/lb, pour un manque à gagner de plus de 15 %.
La suspension du permis des trois abattoirs a déjà provoqué un « soubresaut » dans les prix du bouvillon dans l’est du pays depuis le 17 septembre, selon lui. De son côté, le président du producteur et transformateur Délimax-Montpak, Fabien Fontaine, observe aussi une transformation du marché. Nouveau propriétaire de l’abattoir Viandes Forget, M. Fontaine dit avoir « plus que doublé » les volumes de cet abattoir en l’espace de six mois, attribuant une partie de cette hausse à la fermeture des trois sites ontariens. « C’est certain que ces fermetures nous ont amené quelques nouveaux clients », ajoute-t-il.
De leur côté, les éleveurs de veaux de la Belle Province ne devraient pas subir les contrecoups des trois fermetures ontariennes, selon les Producteurs de bovins du Québec. D’après l’organisation, aucun producteur québécois n’écoulait ses stocks là-bas.