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Des producteurs d’Abitibi-Témiscamingue s’inquiètent du nombre élevé d’échantillons de lait destinés à l’analyse de la qualité ou de la composition qui ont été rejetés après avoir gelé cet hiver. Des résultats manquants sur leur relevé peuvent avoir une incidence sur leur revenu et leur suivi de troupeau, plaident-ils.
« Moi, j’en ai eu beaucoup de rejets, témoigne Michel Robert, producteur de Saint-Eugène-de-Guigues, au Témiscamingue. Juste en février, j’ai eu trois échantillons sur 14 qui n’ont pas été analysés parce qu’ils ont gelé. Un autre a été rejeté en raison du délai de traitement trop long, à cause d’une tempête de neige. En janvier, j’ai eu deux autres échantillons qui ont gelé », énumère-t-il, stipulant que ces résultats manquants en raison des gels sont plus élevés que la normale. « On a eu un hiver particulièrement froid. On a eu plusieurs envois qui ont gelé dans la région, à partir de la fin décembre jusqu’à la fin février », ajoute celui qui est également président des Producteurs de lait de l’Abitibi-Témiscamingue et qui a eu des échos d’autres confrères sur cet enjeu. Bobby Baril, de Lorrainville, rapporte notamment deux échantillons gelés en janvier et trois en février.
Andréane Gauthier, productrice à Béarn, compile de son côté six résultats manquants en février en raison de délais de traitement trop longs, mais aussi parce que des échantillons ont gelé. « C’est vraiment beaucoup », insiste celle dont la ferme a été récompensée à de multiples reprises pour la qualité du lait et qui suit avec attention les données sur ses relevés. « Moi, je pense que chaque résultat est important, chaque résultat fait une différence. C’est ça qui détermine notre paye! C’est aussi un moyen de faire des suivis de troupeau efficaces », soulève la productrice.
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean aussi
Des problèmes similaires ont été soulevés au Saguenay–Lac-Saint-Jean, relève le vice-président local des Producteurs de lait, Michel Frigon. « On en a eu beaucoup, oui. On est une autre région touchée, parce qu’on est loin », présume-t-il. La situation s’est résorbée avec le redoux, mais des producteurs, notamment en Abitibi-Témiscamingue, craignent que les problèmes recommencent chaque année avec les grands froids. Aux Producteurs de lait du Québec, le porte-parole François Dumontier indique qu’une investigation est en cours pour trouver l’étape à la source du problème. Il a rappelé qu’il y a beaucoup d’analyses d’échantillons chaque mois, et que sur le lot, si quelques résultats sont manquants en raison de gels, ça ne devrait pas avoir une grande incidence pour les producteurs. Il a aussi souligné que les problèmes reliés aux gels sont exceptionnels et non récurrents. Josée Bordeleau, la directrice nationale des laboratoires de Lactanet, précise quant à elle que des tests sont effectués, notamment pour s’assurer que les glacières conservent la bonne température durant le transport.
Des problèmes qui reviennent
Des ratés dans les traitements d’échantillons de lait ont souvent été relevés par le passé en Abitibi-Témiscamingue, et pas juste en raison des gels d’échantillons. Plusieurs efforts ont d’ailleurs été déployés dans la dernière année pour y remédier. À titre d’exemple, Josée Bordeleau, de Lactanet, soulève que le ramassage à l’usine Lactalis de Laverlochère, au Témiscamingue, où les bouteilles sont entreposées après avoir été collectées à la ferme avant de se rendre au laboratoire de Sainte-Anne-de-Bellevue, près de Montréal, se fait dorénavant cinq jours par semaine plutôt que trois. « Ça fait vraiment une différence déjà, concède le producteur Michel Robert, qui avait remarqué un raccourcissement des délais et une baisse des rejets avant que ne survienne l’hiver froid. Ça s’était amélioré, mais là, des problèmes reviennent. On va continuer de suivre ça ».