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Les cercles de fermières ont vu le jour il y a plus d’un siècle. Étonnamment, ils doivent leur existence à deux hommes.
Ainsi, en 1915, les agronomes Alphonse Désilets et Georges Bouchard proposent au ministère de l’Agriculture du Québec de créer des regroupements de jeunes femmes vivant en milieu rural. Leur but : enrayer l’exode vers les villes qui frappe la campagne québécoise. Les deux hommes s’inspirent des cercles belges et des homemakers clubs du Canada anglais. Ces associations féminines contribuent à favoriser l’échange de connaissances, l’amélioration des conditions de vie dans les fermes et l’enseignement de techniques artisanales, culinaires et agricoles, explique le Répertoire du patrimoine culturel du Québec.
Concrètement, le ministère souhaite que les jeunes familles établies sur les terres agricoles y demeurent. MM. Désilets et Bouchard créent le tout premier cercle à Chicoutimi.
Le premier congrès du mouvement se tient quatre ans plus tard dans le Salon rouge de l’Assemblée nationale. Au cours des décennies suivantes, les cercles se multiplient partout sur le territoire de la province. Après avoir été soutenues par le ministère de l’Agriculture et le clergé, les Fermières gagnent leur indépendance à la fin des années 1960.
Elles se sont fait entendre au fil du temps sur plusieurs enjeux sociaux, notamment la valeur économique du travail de la mère au foyer, le statut de la femme, l’éducation et l’équité salariale. Encore aujourd’hui, les Cercles de fermières du Québec œuvrent à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des familles de même qu’à la transmission du patrimoine culturel.
Transmission du savoir-faire
Même si le visage des Cercles de fermières du Québec s’est transformé au fil du temps, l’artisanat demeure au cœur des activités de l’organisation.
Les arts textiles comme le tricot, la couture, le tissage au métier et la broderie sont toujours pratiqués par bon nombre de membres.
Chaque année, leur organisation chapeaute le Concours d’artisanat textile. Pour chaque participation, quatre pièces de techniques différentes réalisées selon des normes strictes doivent être soumises. Les œuvres sont « jugées sous toutes les coutures », explique Hélène Bonnallie, responsable des communications pour la Fédération Québec Portneuf, qui a terminé au premier rang du concours cette année. Pour cette fédération qui regroupe 30 cercles, la diffusion du savoir-faire demeure au centre des objectifs.
Quelques fois par année, elle organise des formations sur diverses techniques d’artisanat, indique Mme Bonnallie. Son regroupement participe également au programme d’artisanat jeunesse grâce auquel les Fermières visitent les écoles afin de réaliser un projet avec des élèves.
De plus, partout en province, chaque cercle nomme une artisane de l’année, un titre convoité parmi les dames aux doigts de fée. Les Fermières se livrent aussi aux arts culinaires. Elles sont d’ailleurs présentes dans plusieurs foyers québécois grâce à leurs livres de recettes Qu’est-ce qu’on mange? et leurs nombreuses publications sur l’artisanat.
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