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L’entreprise Pangea n’est plus la seule propriétaire terrienne à vouloir développer des terres à Notre-Dame-de-Lorette, au nord du Lac-Saint-Jean. Stephan Dubreuil, de Saint-Eustache, cherche à faire de même dans cette localité en misant sur un modèle de partenariat avec des producteurs.
Depuis 2014, l’agriculteur possède au moins quatre lots dans cette municipalité. Il a récemment fait publier une annonce dans La Terre où il dit être à la recherche d’un « entrepreneur agricole faisant partie de la relève » afin de lancer un projet de cultures sur 1 500 acres. L’annonce spécifie qu’on cherche préférablement un diplômé postsecondaire qui détient une spécialité agricole ou environnementale. Le candidat retenu est invité à « participer à la définition et à la direction de la mise en valeur des différents aspects de ces terres ».
Stephan Dubreuil a mentionné à La Terre que son projet est « avant-gardiste ». Il demande une mise de fonds de 50 000 $ au futur partenaire. « Ce n’est pas tant que j’ai besoin de l’argent, mais j’ai besoin de l’engagement de la personne », a expliqué le promoteur. M. Dubreuil a l’intention de mettre à son tour 50 000 $ et l’un de ses lots dans la compagnie créée spécifiquement pour le projet. La participation dans l’entreprise ne serait donc pas à 50-50. « L’entreprise aura ensuite accès aux autres lots avec une entente intercompagnies », a affirmé Stephan Dubreuil, refusant de préciser de quelle autre entreprise il s’agissait ni d’expliquer d’autres aspects de son projet.
On sait que Pangea possède plusieurs lots dans cette municipalité, achetés en 2013 auprès d’une compagnie à numéro, dont le premier actionnaire est la Banque Nationale. Cette compagnie avait acheté ces terres en 2012.
« Nous ne connaissons pas M. Dubreuil et par conséquent n’avons pas de partenariat avec lui », a répondu Marie-Christine Éthier, porte-parole de Pangea. On ne sait donc pas avec quelle autre compagnie Stephan Dubreuil entend collaborer pour développer 1 500 acres à Notre-Dame-de-Lorette.
Des producteurs sceptiques Contactés par La Terre, deux producteurs des environs ont indiqué ne pas avoir entendu parler de développement sur les terres appartenant à Pangea depuis 2013. Ils estiment que le potentiel agricole est limité à ces latitudes. « Même pour faire de l’avoine, c’est encore trop court comme saison », a commenté Michel Frigon, producteur de lait et de grandes cultures sur 900 acres à Albanel, à environ 30 km au sud. L’agriculteur ajoute qu’il faudrait « qu’on me paye 1 000 $ de l’acre » pour signer un acte de propriété à Notre-Dame-de-Lorette. Michel Frigon se souvient d’avoir vu des producteurs « du sud » aller dans le nord du Lac avec leurs batteuses sur des fardiers pour cultiver des céréales. « Ils sont tous repartis l’un après l’autre avec la queue entre les jambes », mentionne le producteur. Michel Frigon s’en sort mieux en raison d’un climat un peu meilleur qu’à Notre-Dame-de-Lorette et des cultures à valeur ajoutée. « On ne se prend pas de salaire, nous autres, et ce sont les vaches à lait qui payent le tracteur », précise-t-il. Il mentionne cependant que la production de veaux d’embouche pourrait s’avérer intéressante en utilisant au maximum les pâturages. Danny Dufour, de Saint-Eugène, village voisin de Notre-Dame-de-Lorette, fait remarquer que cette dernière localité « est très loin du premier point de services qui est à Dolbeau ». Il confirme ne « pas être très intéressé » par les terres de Notre-Dame-de-Lorette. Il estime que celles-ci peuvent surtout donner de l’orge ou du foin. |