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À l’adolescence, Martine Bourgeois rêvait de devenir propriétaire de la ferme familiale. Cette année, elle fête ses 25 ans de gestion de la Ferme St-Ours. Elle se sent privilégiée d’avoir réussi à se tailler une place dans l’entreprise à une époque où les femmes agricultrices demeuraient, bien souvent, dans l’ombre de leurs homologues masculins.
« Si l’agriculture a le visage qu’elle a aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu beaucoup de femmes », lance l’entrepreneure. Lorsqu’on lui a décerné pour la deuxième fois le prix d’Agricultrice de l’année récemment, Mme Bourgeois l’a accepté « au nom de toutes ces femmes qui ont eu un parcours qui ne leur a pas permis d’être reconnues ».
Une nouvelle époque
« Quand je faisais mes études [au baccalauréat en agriculture à l’Université McGill], il y avait peu d’accès pour les filles. J’ai été chanceuse d’avoir eu un emploi, mais il a vraiment fallu que je fasse ma place. J’ai osé faire des changements et sortir de ma zone de confort, ce que je ne regrette pas. » Si l’acquisition d’une ferme par l’agricultrice en 1998 représentait à l’époque une exception, cette pratique est aujourd’hui beaucoup plus commune. « Les jeunes femmes prennent de plus en plus de place », dit l’agronome de formation. Malgré tout, elle croit qu’il y a « encore du chemin à faire aujourd’hui ».
Porter plusieurs chapeaux
Mme Bourgeois est entrepreneure, agricultrice, mère de quatre enfants et impliquée dans plusieurs causes sociales. Elle a également parcouru le globe pour s’inspirer des différentes pratiques agricoles biologiques. Son horaire chargé ne représente cependant pas un inconvénient pour elle, dit-elle, puisque la passion est centrale à l’exercice de son métier. « Quand tu ne le fais pas avec passion, c’est là que le métier devient extrêmement difficile », ajoute celle qui assure la nutrition de ses 190 000 poules. « J’ai dû concilier implication sociale, travail et famille durant toute ma carrière. C’est important de prendre le temps d’être ensemble. Il faut provoquer les événements pour se rassembler et mettre de côté le stress du travail. »
La relève est assurée pour Martine Bourgeois : deux de ses enfants ainsi qu’un de ses neveux souhaitent poursuivre la mission de la ferme. « L’important, c’est qu’ils soient heureux dans ce qu’ils font comme métier, même si ce n’est pas à la ferme », conclut-elle.
Gala Saturne Le prix de l’Agricultrice de l’année est remis lors du Gala Saturne. Depuis maintenant 30 ans, il vise à souligner l’excellence des agricultrices de chez nous en rendant hommage à leur travail dans l’entreprise ou dans leur milieu social. |