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SAINTE-ANNE-DE-LA-POCATIÈRE — Depuis 20 ans, le Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) a mis en place à Sainte-Anne-de-la-Pocatière une expertise scientifique qui en fait aujourd’hui un incontournable carrefour bioalimentaire au Québec.
Parmi ses clients, 14 entreprises utilisent ses infrastructures régulièrement; certaines y sont hébergées sur une base annuelle. Elles emploient 118 personnes. Ce chiffre grimpe à 150 en incluant le personnel du CDBQ.
« Le CDBQ, c’est l’histoire à succès d’un milieu qui s’est pris en main après la fermeture de la ferme fédérale en 1995 », résume Michel Garon, son directeur général. L’organisme a connu une expansion rapide. Il a diversifié ses activités dans les secteurs de la production porcine et ovine de même que dans les grandes cultures. Il a acquis une expertise scientifique tant en agriculture, en transformation alimentaire qu’en biotechnologie.
Au fil des ans, le CDBQ a réalisé de nombreux essais comparatifs de cultivars et des projets de recherche portant notamment sur la régie des plantes marginales ayant un potentiel économique. Parmi celles-ci, on retrouve l’argousier, la chicorée, le chanvre et le sarrasin. Depuis peu, le Centre s’intéresse à l’élevage d’insectes comme source de protéines et de lipides pour l’alimentation animale, notamment.
Tournant majeur
En 2002, le CDBQ a pris un virage important. Inspiré par André Simard, le directeur général de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) d’alors, le Centre a amorcé la construction d’un incubateur d’entreprises en transformation alimentaire. « M. Simard avait vu le potentiel en transformation, tout en étant conscient que ça commençait par la formation », se souvient Gilles Martin, président du CDBQ. C’est ainsi qu’un programme en transformation des aliments a été implanté à l’ITA. Dans l’esprit de M. Simard, les laboratoires devaient être situés au Centre et servir aux entrepreneurs du milieu qui voulaient se lancer dans ce domaine.
Rapidement, le projet est passé du rêve à la réalité. Le 24 octobre 2005, le Centre a inauguré la première phase de son incubateur adapté à la formation et à la recherche. L’année suivante, c’était au tour de la phase 2 dédiée à l’incubation d’entreprises de voir le jour. Au total, le projet a nécessité des investissements de 10 M$.
Au-delà des chiffres, ce sont les gens qui sont à la base de ce succès, insiste Gilles Martin. « On est allés chercher les bonnes personnes, des gens compétents et dynamiques qui travaillent ensemble pour créer des conditions propices à l’innovation et à l’établissement de partenariats structurants. On offre un accompagnement qui fait la différence », conclut le président.
Des investissements de 28,5 M$
Au fil des ans, rappelle Michel Garon, le CDBQ a injecté au-delà de 24 M$ dans ses infrastructures. Et il s’apprête à réaliser de nouveaux investissements d’ici 2019 dans deux autres projets. Quelque 400 000 $ seront consacrés à la rénovation d’un ancien pavillon de façon à y regrouper les activités et l’équipement en recherche agronomique.
Un autre projet majeur qui marquera la phase 3 de l’incubateur consiste à agrandir le bâtiment actuel pour y développer une expertise dans le domaine des boissons fermentées. Ces installations regrouperont des projets de microbrasseries, de minidistilleries, d’alcools artisanaux, etc. « On est à l’étape des plans et devis. On prévoit lancer les travaux au printemps en vue d’une ouverture à la fin de 2018 », estime Michel Garon. Ce projet représente des investissements de 4,5 M$, dont 850 000 $ pour l’achat d’équipement, ce qui portera à 28,5 M$ le total des investissements réalisés depuis les 20 dernières années.
Une page d’histoire Mars 1995 : le milieu pocatois est sous le choc. Le gouvernement fédéral annonce son intention de fermer, en 1997, cinq de ses fermes expérimentales au Canada, dont celle de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, fondée en 1910. André Théberge, alors directeur de la Fédération de l’UPA de la Côte-du-Sud et maire de la ville de La Pocatière, voit dans cette annonce une occasion pour le milieu de prendre les choses en main. Un groupe de leaders régionaux se met en place dans le but d’amorcer les discussions avec le gouvernement fédéral pour effectuer un transfert des actifs. Un plan d’affaires est déposé en décembre 1995 pour lancer les négociations avec le gouvernement fédéral, qui, dès 1997, cédera les actifs pour la valeur symbolique de 1 $. Les installations sont alors évaluées à 4,4 M$. « On avait demandé un budget de transition de 400 000 $, mais on ne l’a pas obtenu », rappelle M. Martin en souriant. Les premières années seront plus difficiles sur le plan financier, et le CDBQ arrive tout juste à assumer ses frais d’exploitation. Jusque-là directeur général de l’Institut de technologie agroalimentaire, Jean-Marc Bélanger prend la direction du nouveau CDBQ. Rapidement, quelques entreprises louent des locaux. Trois d’entre elles sont toujours présentes : Premier Tech, AgroEnviroLab et le Centre d’expertise en production ovine du Québec (CEPOQ). Pour faire sa place parmi les nombreux centres d’expertise du Québec, le CDBQ investit 13,4 M$ de 2007 à 2017. Il acquiert divers équipements de pointe, les actifs du Centre québécois d’expertise en production porcine – dont la santé financière est précaire –, et conclut des ententes de partenariat avec des organismes de la région. |