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YAMACHICHE — Des dizaines de producteurs agricoles seront mis à contribution dans la recherche de nouvelles pratiques culturales visant à sauvegarder, voire rétablir les fragiles écosystèmes du lac Saint-Pierre dans le fleuve Saint-Laurent.
« Nous ne sommes plus à l’heure de trouver des coupables, mais plutôt à l’heure de la recherche et de l’application de solutions », a lancé Martin Caron, premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) devant une cinquantaine de producteurs. Ils étaient réunis à Yamachiche le 17 février pour entendre parler des défis que pose la pratique de l’agriculture sur le littoral du lac Saint-Pierre et des façons d’assurer la protection des écosystèmes.
« En participant à cette rencontre, les producteurs démontrent qu’ils font partie de la solution, a indiqué Martin Caron. C’est une séance de formation continue où on parle de gestion des niveaux des Grands Lacs, de dragage du fleuve et de reproduction des poissons. Ça permet aux agriculteurs de comprendre les enjeux et la complexité de la situation. »
Vaste projet de recherche
Cette démarche d’information pilotée par l’UPA s’inscrit dans un projet de recherche plus vaste, connu sous l’appellation Pôle d’expertise multidisciplinaire en gestion durable du littoral du lac Saint-Pierre, qui implique des chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), de l’Université Laval et de l’Université McGill. Ils ont obtenu 4,6 M$ sur quatre ans pour ausculter la faune et la flore du littoral du lac Saint-Pierre et surtout chercher avec les producteurs des solutions pour protéger et rétablir les écosystèmes. Les scientifiques le confirment : c’est l’une des plus vastes recherches scientifiques impliquant l’agriculture au Québec.
Au total, 200 entreprises agricoles, qui cultivent 5 000 hectares en bordure du lac Saint-Pierre dans les régions de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de la Mauricie et de Lanaudière, sont concernées. « Il n’est pas question d’abandonner l’agriculture sur le littoral du lac parce que ça générerait d’autres problèmes », précise Martin Caron, lui-même producteur laitier à Louiseville.
Dans les champs
Le travail des chercheurs est déjà commencé sur le terrain : ils rencontrent les agriculteurs, vont dans les champs, prélèvent des échantillons de toutes sortes et font des essais de cultures avec le soutien des agriculteurs. « C’est encourageant de savoir que les chercheurs tiennent compte de notre expertise », dit le producteur laitier Claude Lefebvre, maire de la petite municipalité de Baie-du-Febvre, au Centre-du-Québec.
Les travaux vont s’intensifier au cours des prochains mois et une trentaine de professionnels de recherche et leurs assistants s’activeront sur le terrain. « Il ne faudra pas se surprendre de voir des embarcations dans les champs inondés au printemps », explique le professeur Gilbert Cabana de l’UQTR, l’un des chercheurs qui participaient à la rencontre de Yamachiche.