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Depuis plusieurs années, le Club Conseil Bleuet organise un voyage tous les deux ans afin de donner à sa clientèle la possibilité de voir ce qui se fait ailleurs dans la production des bleuets sauvages.
Cette année, la destination du voyage orchestré conjointement avec le Syndicat des producteurs de bleuets du Québec était le Nouveau-Brunswick. L’itinéraire a permis de couvrir une bonne partie de la province en quatre jours : depuis le premier arrêt à Miramichi, les 34 voyageurs sont descendus en direction de Saint-Andrews pour participer à la journée champêtre des producteurs locaux, visitant deux bleuetières sur leur chemin.
La première journée du voyage a été l’occasion de parcourir des exploitations disposant de modèles d’affaires différents, dont celle d’un producteur transformateur et d’un apiculteur. En cette année marquée par les difficultés d’approvisionnement en pollinisateurs, l’entreprise de ce dernier a suscité beaucoup d’intérêt. Selon lui, cette formule est très rentable, car en plus de diversifier le revenu, elle permet d’être autonome pour la pollinisation de sa bleuetière.
La journée champêtre bleuet a donné l’occasion aux visiteurs de rencontrer quelques fournisseurs, agriculteurs et intervenants du coin. Ensemble, ils ont arpenté des bleuetières plutôt atypiques, développées sur un sol composé de gravier. La présence de bleuets sur un tel site démontre que cette plante rustique n’a pas fini de nous surprendre. Il faut dire que la productivité du site était soutenue par des applications de pesticides et d’engrais autant au cours de l’année de récolte que durant l’année de végétation, tandis qu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean, peu d’intrants sont appliqués.
D’autres différences entre les producteurs de chez nous et leurs voisins ont été soulignées, dont l’écart dans les taux de pollinisation. Au Québec, on recommande une ruche par acre tandis que là-bas on peut en mettre quatre, parfois plus si les rendements sont très élevés. Cela mène à une troisième différence notable, celle des rendements. Selon les experts sur place, la moyenne du Nouveau-Brunswick est de 7 000 lb/acre, comparativement à 2 000 lb/acre ici. À quoi est-ce attribuable?
Probablement au climat plus doux de cette province et à l’âge moyen plus vieux des bleuetières. Peut-être aussi à la pollinisation et au fait d’appliquer des intrants dans l’année de récolte. Nos agriculteurs se démarquent quant à eux par la qualité du produit, qui conserve davantage son caractère naturel grâce à la réduction des intrants au minimum.
Peu importe le créneau ciblé, le plus grand point en commun est la quête de la performance. C’est d’ailleurs pour alimenter leur réflexion en vue de s’améliorer que les producteurs ont tenu à participer au voyage. En ce sens, on peut dire : « Mission accomplie ». À l’avenir, ils aimeraient qu’à l’instar des provinces maritimes et du Maine, le Québec s’investisse davantage dans la recherche pour augmenter les connaissances sur leur production dans les conditions locales.