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Le projet d’abattoir fédéral de Canada Meat Group, à North Bay, en Ontario, qui suscite l’intérêt des producteurs bovins de l’Abitibi-Témiscamingue, vient d’être mis sur la glace en raison du contexte économique, a appris La Terre.
Joint au téléphone, le président de Canada Meat Group explique que l’inflation et les hausses successives des taux d’intérêt rendent la réalisation du projet périlleuse. Oleksandr Zahrebelnyi, arrivé d’Ukraine il y a quatre ans, ajoute que la guerre dans son pays natal complexifie aussi les choses.
« Les taux d’intérêt pour les hypothèques, pour les prêts à la construction, pour le carburant, pour les emballages, pour tout ne cessent de croître, illustre-t-il. Nous attendons donc la stabilisation du marché », poursuit-il, en précisant vouloir retourner à la table à dessin vers la fin de 2023, en vue d’une mise en chantier au début de 2024.
Projet suivi avec attention
Au printemps dernier, les promoteurs du projet étaient venus à la rencontre des producteurs bovins de l’Abitibi-Témiscamingue. Ceux-ci, confrontés à l’absence d’abattoir dans la région, voyaient d’un bon œil l’implantation d’un abattoir fédéral de l’autre côté de la frontière.
« C’est sûr que c’est dommage, mais dans le contexte économique actuel, on ne peut pas faire de miracle », admet Vincent Boisvert, président du syndicat régional des producteurs de bovins.
Il continue de croire que le projet pourrait constituer une avenue intéressante pour les éleveurs de la région, comme ceux qui souhaitent, par exemple, miser sur la vente directement à la ferme. Il mentionne qu’un abattoir plus près de la région pourrait aussi se traduire par le développement d’un marché de niche.
« On pensait peut-être regarder avec eux autres pour faire du bœuf avec du grain de la région, sans intrants de l’extérieur, pas de maïs, pas de drêche, mais avec des produits régionaux comme l’orge ou l’avoine », indique Vincent Boisvert, qui avait accueilli les représentants de Canada Meat Group à sa ferme à Trécesson, près d’Amos.
Le président régional de l’Union des producteurs agricoles, Pascal Rheault, espère aussi voir le projet se concrétiser. « C’est sûr que ça pourrait aider. Et puis, au niveau fédéral, on peut ramener les carcasses ici et faire la mise en marché. Parce que le consommateur est prêt à acheter du stock d’ici, mais il faut que tu le mettes sur les tablettes », fait-il valoir. « On va laisser le temps aller. Je crois que le projet va finir par se réaliser », philosophe Vincent Boisvert.
Rappelons qu’un projet d’abattoir sous inspection provinciale ayant pignon sur rue en Abitibi-Témiscamingue a aussi été mis sur la glace en 2022. Le projet mené par la Boucherie Des Praz, qui dispose déjà d’un permis d’abattage de proximité, s’est lui aussi heurté à la flambée des coûts de construction et à l’inflation.
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