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Estimation déficiente des superficies en culture, absence d’outils pour freiner la spéculation foncière, implantation tardive d’une stratégie pour le remembrement des terres : voilà trois des constats que la vérificatrice générale de Laval, Véronique Boily, a dévoilés dans son rapport annuel, le 5 juin. Globalement, ses constatations suggèrent que l’administration municipale devra donner un coup de barre afin d’atteindre ses cibles en matière de gestion du territoire agricole.
Mme Boily se penchait pour la première fois sur le sujet depuis l’adoption, il y a trois ans, d’un plan de développement de la zone agricole (PDZA) par la Ville. Dans celui-ci, Laval s’était entre autres donné l’objectif d’accroître de 10 % en cinq ans la superficie des terres en culture sur son territoire. Elle compte toujours y arriver, notamment par des opérations de remembrement de sites morcelés. Or, aucun mécanisme de suivi n’a été mis en place depuis, indique la vérificatrice générale. Qui plus est, la stratégie de remembrement tarde à s’implanter, souligne-t-elle dans son rapport.
Les recommandations seront appliquées
Le commissaire agroalimentaire de la Ville de Laval, Stéphane Lalande, accueille positivement les commentaires de la vérificatrice générale et entend appliquer ses recommandations. C’est le cas, par exemple, pour la méthode à utiliser pour quantifier les superficies en culture. « On comparera les données du ministère de l’Agriculture sur les superficies cultivées à celles que nous obtiendrons à partir de photos aériennes », explique-t-il.
La question du remembrement s’avère par contre plus complexe, de son propre aveu. « On prévoit mettre en place notre stratégie d’acquisition des lots au cours des prochaines semaines », dit-il, soulignant que 782 hectares de terres cultivables sont actuellement répartis sur 5 483 lots appartenant à un total de 1 636 propriétaires. « J’appelle ça un défi », ajoute-t-il. La Ville compte s’associer à des acteurs locaux pour remettre ces parcelles en culture.
Le rapport de la vérificatrice générale a aussi abordé la question de la spéculation foncière, soulignant que la Ville n’a toujours pas adopté d’outils réglementaires pour freiner pareille pratique et éviter la multiplication des terres laissées en friche. Deux acheteurs, qui ne sont pas producteurs agricoles, auraient d’ailleurs mis la main sur au moins 62 hectares sur son territoire au cours de l’année 2018.
« Notre discours à ce sujet est net et précis, a mentionné M. Lalande. Il n’y aura pas de changement de zonage. » Pour assurer la mise en culture des terres laissées en friche, son équipe prévoit rencontrer un à un les propriétaires afin de leur proposer différentes options, notamment la vente ou la location de leur terre.