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SAINTE-GERMAINE-BOULÉ — Certains ont attrapé la piqûre dès la tendre enfance, tandis que d’autres l’ont eue plus tardivement. Dans tous les cas, l’agriculture a attiré un bon noyau de relèves en Abitibi-Ouest. Ce groupe de jeunes trentenaires tisse des liens d’affaires et d’amitié, tout en créant de l’entraide et de la vitalité dans sa municipalité.
Jean-Philippe Chabot a toujours aimé « taponner » à la ferme laitière de ses parents. Il ne rêvait pas nécessairement de devenir copropriétaire de l’entreprise familiale, mais maintenant qu’il l’est, il ne pourrait plus s’en passer, même si des options plus lucratives s’offraient à lui dans sa région. « Aller travailler dans les mines, ça ne me dit rien », affirme l’agriculteur de 32 ans.
Jean-Philippe en a suffisamment avec ses 40 vaches en lactation et ses 225 acres de culture. « Une chance », dit-il, car la demande est grande pour les terres dans les environs. « À Sainte-Germaine, même à Palmarolle, la relève, c’est un heureux problème, constate-t-il. Ça crée un manque de terres. Tout le monde en veut! »
Pendant qu’il raconte son histoire, une autre jeune productrice du village apparaît. Mylène Bégin, âgée de 26 ans et bien connue pour son compte Instagram meumy_n_princy, vient chercher des médicaments. « Elle, c’est une mordue d’agriculture », lance son ami Jean-Philippe. En fait, le gros bassin de relève a fait naître tout un système de coopération en Abitibi-Ouest. « On s’encourage, on s’entraide et on se donne des petits trucs sur notre groupe Snapchat », dit-elle en riant.
Les jeunes de la relève profitent également de la force de leur groupe pour aller chercher des services spécialisés pour leur entreprise. Ensemble, ils ont fait voyager en Abitibi-Ouest un expert pour étendre de la chaux, un vétérinaire spécialisé en transferts embryonnaires et un « tailleux de sabots ». « Si on n’était pas une gang, on ne réussirait pas à avoir ces services-là », fait remarquer Jean-Philippe.
D’autres se réunissent aussi pour l’acquisition de machinerie en formant une coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA).
À quelques kilomètres de Sainte-Germaine, dans un rang de Poularies, Mathieu Rancourt s’est récemment acheté un épandeur à fumier avec trois autres producteurs grâce à cette formule. « C’est quand même un équipement qui vaut entre 50 000 $ et 60 000 $! On se divise les coûts et on se fait un groupe Facebook pour s’organiser », raconte-t-il.
Mettre de la vie
En plus de l’entraide professionnelle, des membres du groupe forment une équipe dans une ligue sociale de hockey. Les jeunes producteurs d’Abitibi-Ouest se réunissent aussi pour festoyer dans le temps des Fêtes.
Le dynamisme de la relève réjouit grandement le maire de Sainte-Germaine-Boulé, Jaclin Bégin. « Nous, nos rangs, ils ne sont pas vides! » lance-t-il. Selon lui, l’enthousiasme pour l’agriculture dans son village est rassurant et favorise une certaine pérennité des services aux jeunes familles. « On a de beaux champs. Ça apporte beaucoup de vie et de vitalité dans nos rangs. Moi, je dois travailler à l’extérieur du village, mais eux, ils sont toujours là », observe-t-il.
Maxime Bégin, finaliste pour la relève Un jeune entrepreneur du village de Sainte-Germaine-Boulé, en Abitibi-Ouest, rayonnera sur la scène provinciale à l’automne prochain. Maxime Bégin, des Fermes Bégin à Sainte-Germaine-Boulé, est l’un des 10 finalistes du 14e concours Tournez-vous vers l’excellence!, destiné à la relève. Le dévoilement des lauréats aura lieu le 27 novembre à Drummondville, lors du Colloque Gestion organisé par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). |