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Le constat est unanime : tous les meuneries et distributeurs de farine conventionnelle ou biologique contactés par La Terre ont assisté à une explosion de leurs ventes depuis le début du confinement, alors que de nombreuses familles se sont mises à faire leur propre pain.
Aux Moulins des Cèdres, en Montérégie, la demande est jusqu’à cinq fois plus élevée qu’à l’habitude pour la farine biologique. « Normalement, pour une grosse semaine, on fournit une cinquantaine de caisses. Là, on est rendus à 300! Les distributeurs nous demandent de peser sur l’accélérateur. Les épiceries en redemandent et les commerces en vrac aussi », explique la directrice des opérations, Justine Dewavrin.
Cela a forcé l’entreprise familiale à réorganiser les horaires et la production afin de produire davantage.
Cet engouement se fait également ressentir du côté des Aliments Tristan, de Saint-Marjorique au Centre-du-Québec. L’entreprise est passée de 14 à 24 palettes de farine blanchie et non blanchie chaque semaine pour approvisionner ses fournisseurs. « Ça ne lâche pas », confie le propriétaire Marc St-Hilaire. Constatant la forte demande sur les marchés, ce dernier a pris l’initiative de contacter les grandes chaînes pour leur offrir davantage de ses produits. Il a également augmenté le nombre d’effectifs de 9 à 23 employés depuis le début de la crise.
Nouvelle tendance?
Selon M. St-Hilaire, bien des familles risquent de prendre goût à cette idée de faire leur propre pain. « Je n’ai pas de boule de cristal et c’est bien personnel comme point de vue, mais je crois qu’il y a bien des gens qui vont faire plus faire attention à leur budget [en raison du contexte économique] », analyse-t-il.
Le directeur général des Moulins de Soulanges, Jules Beauchemin, voit les choses du même œil. « Le marché est en train de changer. Il y a de plus en plus de distributeurs qui commencent à vendre en ligne et les gens ont du temps pour essayer de nouvelles recettes », témoigne-t-il.
Ce meunier de Saint-Polycarpe, en Montérégie, a vu ses commandes augmenter d’environ 10 % auprès de ses principaux distributeurs. Il constate également une grande curiosité des consommateurs à l’égard de ses farines de spécialité, comme celle de seigle.
« Tant que les [salles à manger] des restos seront fermées, ça va être comme ça », estime Justine Dewavrin, ajoutant que les températures encore froides favorisent cette envie de cuisiner du bon pain chaud.
Et dans ce contexte où les farines disparaissent rapidement en épicerie, celles produites localement ont encore plus de chance de se faire connaître, fait valoir Daniel Dubuc, président de Distribution Horizon Nature qui possède la marque biologique Abénakis. Ses ventes ont d’ailleurs pratiquement doublé depuis le début le début de la crise, affirme-t-il.
Comptoir libre-service Le Moulin des Cèdres a installé un comptoir libre-service dans un conteneur. C’est la solution qu’a trouvée l’entreprise pour éviter de passer la journée au téléphone à refuser aux clients les visites en boutique. Une soixantaine de sacs de farine ont été vendus lors de la journée d’ouverture du comptoir, où les clients sont invités à laisser l’argent de leur achat dans une petite boîte. Il s’agit d’un record pour l’entreprise qui a l’habitude d’en vendre seulement quelques paquets sur place.
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