Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
De nombreux producteurs agricoles l’avouent publiquement, en plus de l’agriculture, ils entretiennent une passion… pour différentes formes d’art. La Terre vous présentera, au cours des prochaines semaines, une série de portraits de producteurs qui ont également une âme d’artiste. Cette semaine, les trois producteurs également musiciens dans le même groupe folklorique.
Une fois qu’ils se retrouvent sur scène, trois des six membres du groupe de musique folklorique Les Alcoolytes, mettent de côté leurs préoccupations de producteur agricole pour ne penser qu’aux airs entraînants qu’ils offrent à leur public. « C’est la même chose pour notre travail d’agriculteurs, on a la passion de ce qu’on fait », explique Frédéric Renaud, l’accordéoniste du groupe et aussi producteur de grandes cultures à la ferme familiale de Saint-Paul dans Lanaudière, exploitée depuis sept générations.
« Avec le folklore, on partage aussi la passion de notre relation avec la terre, avec des tranches de vie de nos ancêtres et des gens de notre communauté, ajoute Alexandre Grégoire », qui joue « du pied » pour donner le rythme, et aussi producteur maraîcher qui vient d’acquérir l’entreprise de ses parents à Saint-Esprit.
« Le monde du folklore, c’est le prolongement de notre attachement à la terre, ajoute Bruno Martel, le chanteur du groupe, et aussi acériculteur propriétaire d’une érablière de 4 000 entailles qui prendra bientôt la relève de l’érablière familiale de 12 000 entailles. « Je suis né dans le sirop », dit-il.
On pourrait également ajouter qu’il a baigné… dans le folklore. « J’ai grandi en voyant mon père qui prenait le micro pour chanter dans les rassemblements de famille. (…) Le folklore, c’est en-dedans de nous. Nos activités, nos rencontres familiales, nos partys dans les cabanes à sucre finissent toujours avec de la musique et des chansons à répondre. »
L’amitié de longue date entre ce groupe de jeunes hommes et leur amour du folklore s’est matérialisé il y a une douzaine d’années dans la création des Alcoolytes. « On jouait pour s’amuser et un jour, on nous a demandé de nous produire à l’occasion des célébrations du 200e anniversaire de Saint-Esprit. Ça dure depuis ce moment-là », raconte Alexandre.
Aujourd’hui, les trois agriculteurs-artistes se produisent avec leurs comparses Alexandre Gaudet, Robert Vignone et Maxime Villemaire. Ils ont poussé leur passion jusqu’à enregistrer l’an dernier leur premier album V’la l’bon temps avec quelques compositions de leur cru. En général, les six musiciens se retrouvent une fois par semaine pour une séance de répétition, un rendez-vous qui requiert parfois quelques contorsions à leur horaire.
« Évidemment, ce n’est pas toujours facile de concilier nos occupations de producteurs agricoles avec celles du groupe, convient Frédéric. Il y a des périodes de l’année qui sont plus difficiles, surtout dans le temps des sucres et des récoltes à l’automne, mais quand on aime ce qu’on fait, on trouve du temps. »
Quant à lui, Alexandre reconnaît que la collaboration de leur famille est essentielle pour mener de front de telles occupations. « On est tous des pères de famille avec des adolescents ou un jeune enfant, comme c’est mon cas. Heureusement que la famille est conciliante. »
Un avis que partage Bruno : « C’est parfois un casse-tête et sans la collaboration de nos conjointes, ce serait beaucoup plus difficile. »
Il faut reconnaître que l’ivresse qu’ils vivent à chaque prestation devant public alimente aussi leur motivation. « C’est l’fun de voir des gens qui se déplacent pour nous entendre », avoue Frédéric.
Ainsi donc, les trois acolytes sont unanimes à statuer que le plaisir qu’ils retirent à jouer du folklore et à se produire devant leur public l’emporte sur les efforts qu’il leur faut déployer.