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NOTRE-DAME-DE-LOURDES – Deux ans après avoir été détruite par un incendie, la Fromagerie du Champ à la Meule, de Notre-Dame-de-Lourdes, dans Lanaudière, devrait redémarrer ses activités à la fin du printemps dans un bâtiment tout neuf.
Son propriétaire espère accueillir ses premiers clients au début de l’été. « C’est difficile d’arrêter une date de réouverture. On n’ouvrira pas les portes tant que nous n’aurons pas un inventaire complet », a assuré Martin Guilbault, dans le décor de ses nouvelles installations en chantier. Lors du passage de La Terre, à la fin janvier, les ouvriers s’affairaient à compléter la tuyauterie, les systèmes électriques et l’aménagement intérieur.
L’équipement, sauvé de l’incendie, sera soumis à une batterie de tests avant d’être remis en marche. « Si on n’avait pas pu récupérer l’équipement, je ne sais pas si on aurait décidé de reconstruire. Heureusement, environ 85 % de l’équipement n’avait pas été endommagé », a raconté M. Guilbault.
La fromagerie lanaudoise a été la proie des flammes le 14 mai 2021, après qu’un violent incendie se soit déclenché chez un producteur maraîcher situé de l’autre côté de la route. Poussé par un fort vent, le feu s’est propagé jusqu’à la fromagerie.
Énormes pertes
Ce coup du sort a été d’autant plus difficile à encaisser qu’il survenait après une baisse des ventes de 30 %, l’année précédente, causée par la pandémie.
« Au printemps 2021, tout commençait à rouvrir. Nos frigos étaient pleins comme ils le sont habituellement avant les Fêtes. Après l’incendie, nous avons rempli la moitié d’un conteneur de 40 pieds avec tous les fromages perdus », s’est remémoré M. Guilbault.
Avant le désastre, la Fromagerie du Champ à la Meule produisait 30 000 kilos par année de fromages à pâte semi-ferme et à fondue. Sa production était distribuée à la grandeur de la province, mais elle était aussi en grande partie écoulée à son propre comptoir de vente.
« Des clients viennent encore tous les jours pour savoir quand on va rouvrir les portes. D’autres appellent juste pour prendre des nouvelles », a indiqué Martin Guilbault, touché par la fidélité de sa clientèle.
Des projets en tête
Le nouveau bâtiment, plus grand, est pratiquement situé au même endroit que le précédent. Il a cependant été conçu pour permettre le développement de nouveaux produits, notamment des fromages à pâte molle et de lactosérum. Il renfermera même son propre fumoir.
« Auparavant, il fallait tout envoyer dans un fumoir en Ontario. C’était compliqué », a admis le propriétaire après avoir montré une grande salle consacrée à l’élaboration d’éventuels produits surtransformés, comme du pain au fromage, par exemple.
« J’avais plein de projets en tête avant l’incendie, mais il nous aurait fallu au moins deux ans de réflexion pour mettre tout ça sur papier. Là, nous devions concevoir un bâtiment adapté à une nouvelle réalité, sans trop se dépêcher, tout en étant pressé de relancer la production », a confié M. Guilbault.
Ce pionnier a défriché la route des fromageries artisanales au Québec dans les années 1990. Après avoir acheté la ferme laitière de son père à l’âge de 22 ans, en 1987, il a rapidement opté pour une production biologique.
« À l’époque, il n’y avait pas de débouchés pour le lait bio. C’est là que je me suis mis à penser à une fromagerie. Nous étions seulement une poignée au Québec. C’est ainsi que tout a commencé », a-t-il souligné.
Rapidement adopté par sa clientèle, l’établissement de Notre-Dame-de-Lourdes a connu une succession d’agrandissements dans les années 2000. « Nous avons investi beaucoup dans l’achat d’équipement en 2010. On le savait déjà à l’époque que nous allions devoir agrandir un jour. »