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SAINTE-BRIGITTE-DES-SAULTS – Les annonces en cascades de projets industriels reliés au développement de la filière de batteries pour automobiles, à Bécancour et ses environs, alimentent les inquiétudes de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec quant à la préservation des terres agricoles.
Les administrateurs de la fédération régionale, accompagnés du président de la Confédération de l’UPA, Martin Caron, ont fait part de ces inquiétudes lors d’une rencontre de presse tenue à la ferme Cultures de chez nous, à Sainte-Brigitte-des-Saults, le 23 août. Ces inquiétudes touchent notamment l’appropriation des terres agricoles pour assurer le développement résidentiel dans les municipalités rurales.
« Ces nouvelles industries vont amener des milliers de travailleurs à s’établir à Bécancour et sa périphérie », a indiqué le président de la fédération régionale, Daniel Habel, rappelant que cet accroissement de population va engendrer des besoins additionnels de services publics, d’écoles et de garderies, qui pourraient stimuler l’étalement urbain.
La fédération régionale prend donc les devants pour mettre en garde les élus municipaux de la région contre la tentation d’empiéter sur le territoire agricole. Elle rappelle que les superficies agricoles de la région ont déjà été amputées de 730,6 hectares depuis 1988, et que 5 000 hectares, toujours zonés agricoles, ont été sacrifiés à d’autres usages que l’agriculture.
Daniel Habel a toutefois souligné les efforts réalisés par certaines municipalités. « Il y a de bonnes initiatives chez les élus locaux, comme celle de la Ville de Bécancour, qui nous consulte pour s’assurer que le développement se fasse dans le respect du territoire agricole. »
Il a cependant déploré le développement « chaotique » du côté de la filière éolienne. « C’est un véritable Far West », a soutenu le président de la fédération régionale. « Les promoteurs font le tour des producteurs pour conclure des ententes sans qu’on puisse intervenir. Ça n’a pas de bon sens. […] On n’est pas contre le développement de l’éolien, mais il faut faire les bons choix quant aux lieux d’implantation parce que chaque éolienne peut causer la perte d’un hectare de terre. »
La mise en garde servie par la fédération régionale n’est évidemment pas étrangère à l’actuelle consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles. Cette sortie publique du milieu agricole du Centre-du-Québec a aussi donné l’occasion au président de la Confédération de l’UPA, Martin Caron, de rappeler que les superficies cultivées représentent moins de 2 % du territoire québécois et qu’il est impératif de viser un objectif de zéro perte nette de ce territoire.