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RIVIÈRE-HÉVA — Deux fois plutôt qu’une cette année, la Ferme avicole Paul Richard & Fils a fait preuve d’une grande résilience. Après avoir passé à travers deux incendies majeurs, les propriétaires de cette entreprise abitibienne se retroussent les manches et misent sur l’avenir.
Depuis plusieurs mois, on compte plus de travailleurs en construction que de fermiers à la Ferme avicole Paul Richard de Rivière-Héva. Il y a environ un an, le 29 juin 2018, les flammes y emportaient deux poulaillers datant de 2011 et 2013. À ce moment, pas question pour Diane Vaillancourt, son mari et ses deux fils, tous associés dans l’entreprise, de s’apitoyer sur leur sort. « Il fallait des œufs pour fournir nos clients. Parce que si tu lances la serviette tout de suite, après ça, c’est difficile de revenir », raconte-t-elle.
En novembre, cinq mois après le brasier dans lequel 56 000 poules ont brûlé, un autre incendie frappe l’entreprise. Cette fois, le feu se déclare dans le poste de classification Les œufs Richard, là où se déroulent le classement et la mise en marché des œufs de l’entreprise et de deux autres fermes de l’Abitibi-Témiscamingue. Personne n’a été blessé, mais l’épreuve a considérablement ébranlé les troupes. « Admettons que le deuxième nous a donné un coup. On n’en croyait pas nos yeux », se souvient tristement Diane Vaillancourt.
Encouragements et reconstruction
Les sinistrés ont reçu des tonnes d’encouragements de la part de la population. « Les élèves de l’école primaire nous ont fait une grande carte avec des mots d’encouragement; aussi la municipalité, le cercle des fermières… et sur Facebook, on a eu des milliers de messages. Ça parle, quand même », raconte Jean-Philippe Richard, fils et associé de Diane Vaillancourt et Maurice Richard.
Après des démarches administratives ardues, les chantiers ont été mis en branle. Depuis la fin mai, près de 36 000 poules ont regagné le premier poulailler rebâti. Comme dans celui qui a été détruit, on y trouve un système de cages enrichies laissant plus d’espace aux oiseaux.
Les travaux de construction du deuxième poulailler ont été amorcés à la mi-juin. Traumatisés par l’ampleur des dommages, les associés de l’entreprise ont entrepris de rebâtir à un autre endroit. « Sur le site où les deux poulaillers ont brûlé, on n’en a fait qu’un. L’autre, on le met plus loin. À la place de les mettre à côté et que tout brûle, on a décidé de limiter un peu les dommages potentiels », indique Diane Vaillancourt, qui espère que ce chantier sera terminé avant le 1er décembre.
En parallèle, les entrepreneurs rebâtissent aussi le poste de classification. En attendant l’arrivée des réfrigérateurs industriels, les œufs sont entreposés dans trois imposantes remorques réfrigérées. « On voit ça gros encore, mais on y va une petite bouchée à la fois. C’est comme ça qu’on réussit », philosophe Diane Vaillancourt en souriant. La mère de famille ne s’en cache pas : elle puise son courage dans la nécessité d’assurer l’avenir de l’entreprise pour ses enfants, qui prendront le relais seuls sous peu. Selon les calculs soumis aux banquiers, il faudra attendre une quinzaine d’années avant que tous ces dommages soient derrière eux.