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Les parcelles qu’Hydro-Québec propose de placer en zone verte pour compenser le dézonage d’autres terres à Beauharnois, où Google projetterait la construction d’un centre de données, sont pour la plupart déjà en culture.
4 sites proposés en compensation Saint-Stanislas-de-Kostka : 133,6 ha, en bordure du canal de Beauharnois Beauharnois : 71,2 ha en bordure de l’autoroute 30 Longueuil : 11,7 ha en bordure de l’autoroute 30 Saint-Bruno-de-Montarville : 12,7 ha à proximité de l’autoroute 30 Total : 229,2 ha |
La Terre a appris que pour compenser les 93,61 ha de terres agricoles perdues à Beauharnois, Hydro-Québec envisage de faire passer de la zone blanche à la zone verte quatre de ses terrains de la Montérégie. Ces terres totaliseraient environ 229 ha, soit plus du double de celles ciblées par Google. Or, en scrutant les lots proposés, on constate que l’on pratique déjà des activités agricoles sur la plupart d’entre eux.
« Pour nous, il n’y a aucun gain à faire là », a confié en entrevue téléphonique le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, Christian St-Jacques. Selon lui, les terres proposées par Hydro-Québec peuvent difficilement servir à autre chose qu’à l’agriculture. « Ce sont des terres où passent des lignes électriques ou qui sont situées près du canal [de Beauharnois], ajoute-t-il. Il n’y a à peu près rien qui peut se construire là de toute façon. »
Hydro-Québec n’a pas voulu commenter les informations obtenues par La Terre.
Promesse du premier ministre
Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est d’ailleurs engagé à compenser les terres agricoles utilisées pour l’érection d’un centre de données à Beauharnois. « On parle de la possibilité […] de prendre des terres qui sont plus ou moins utilisées pour l’agriculture et de les échanger contre des terres qui ne sont pas actuellement zonées agricoles, puis de permettre de faire de l’agriculture sur ces terres-là », avait-il indiqué en chambre le 23 octobre, en réponse à une question du chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé. M. Legault avait expliqué que la venue de Google permettrait de créer 450 emplois dans la région.
Questionné en marge du Sommet agroenvironnemental Agriculture, nature et communauté le 31 octobre, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, s’est lui aussi fait rassurant. « S’il devait y avoir un projet qui irait de l’avant, c’est certain qu’on mettrait autant d’énergie à mettre en place des mesures compensatoires qui feraient en sorte […] que le territoire agricole ne s’en sorte pas fragilisé, mais […] même renforcé », avait-il alors indiqué.
Rappelons que le gouvernement a adopté un décret en septembre afin de retirer le dossier de l’autorité de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec.