Régions 31 janvier 2020

Fini, les mini-fermes, dans 18 centres commerciaux

L’un des plus importants gestionnaires d’immeubles commerciaux au Québec, Cominar, vient de décider de mettre une croix sur les traditionnelles mini-fermes pour la prochaine période de Pâques. Cette décision touche ses 18 centres commerciaux, dont huit présentaient des fermes de Pâques l’an dernier.  

« Je ne peux pas croire qu’on va scrapper une belle activité familiale qui était devenue une tradition pour des centaines de familles et qui attirait des milliers de visiteurs au Carrefour [Saint-Georges] pendant la fin de semaine de Pâques. Ça me désole totalement », a dit l’éleveur Jacky Champagne, qui emmenait ses animaux de ferme depuis 2011 au centre commercial de Saint-Georges, en Chaudière-Appalaches. Sur son  compte Facebook, il a publié un long message dénonçant cette situation, lequel a suscité plus de 186 commentaires. La majorité de ces internautes se disait offusquée que l’influence des activistes vienne à bout de cette tradition familiale.

Sandra Lécuyer, vice-présidente talent et organisation chez Cominar, explique que les fermes de Pâques ne faisaient pas l’unanimité tant auprès de la population que des commerçants. L’entreprise recevait chaque année des plaintes à ce sujet, mais précise que jamais les groupes d’activistes véganes ou autres n’ont exercé de pression sur l’entreprise pour mettre fin à cette activité.

L’éleveur Luc Beauchemin croit que les plaintes futiles minent l’avenir des mini-fermes. Il donne l’exemple d’un évènement l’automne dernier, où une personne a porté plainte au MAPAQ parce que l’un de ses alpagas avait des craquias [bardane] dans le poil! Crédit photo : Facebook de Ferme de Cariphaël
L’éleveur Luc Beauchemin croit que les plaintes futiles minent l’avenir des mini-fermes. Il donne l’exemple d’un évènement l’automne dernier, où une personne a porté plainte au MAPAQ parce que l’un de ses alpagas avait des craquias [bardane] dans le poil! Crédit photo : Facebook de Ferme de Cariphaël

Des faux lapins pour remplacer les vrais

Cominar affirme que la décision de ne plus avoir d’animaux de ferme à Pâques s’inscrit dans une réflexion d’affaires globale. « On souhaite une activité en lien avec une cause qui nous tient à cœur […] et qui connectera avec nos différentes clientèles; pas juste les familles avec de jeunes enfants », justifie Sandra Lécuyer en entrevue avec La Terre. Cominar remplacera les mini-fermes par un concept « gagnant » similaire à celui de la Place Longueuil : une chasse aux oeufs de Pâques au profit de l’Opération Enfant Soleil, suivie d’une chasse aux (faux!) lapins pendant quelques jours.

À Sorel aussi

Luc Beauchemin, un éleveur de la Montérégie, vient d’apprendre avec désarroi que ses petits animaux ne seront pas de retour aux Promenades de Sorel pour Pâques. « Les Promenades ne veulent pas de problèmes. L’an passé, il y a eu des gens qui se sont plaints sur Facebook de mes animaux dans le centre d’achat et ç’a pris de l’ampleur. Pourtant il n’y avait aucune matière à plainte. Mais c’est rendu pire que pire; le monde se plaint de n’importe quoi et ça pénalise 80 % des gens qui veulent voir les animaux », déplore le coloré propriétaire de la Ferme de Cariphaël.