SAINT-MARC-DE-FIGUERY — Elles sont rapides à construire et ô combien magnifiques! Les étables en bois laminé d’ingénierie allemande gagnent en popularité au Québec, et ce, malgré leur coût élevé. Deux producteurs de l’Abitibi et des Laurentides ont éprouvé un véritable coup de foudre pour ce type de construction.

La beauté de la nouvelle étable de la Ferme Lauka Holstein, à Saint-Marc-de-Figuery, une municipalité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Val-d’Or en direction d’Amos en Abitibi, vaut le détour. À lui seul, le plafond est presque une œuvre d’art. D’une hauteur de 30 pieds, il est fenestré sur toute sa longueur. La lumière qui y pénètre met d’autant plus en valeur les magnifiques poutres de bois laminé de la structure qui le soutient. Même les ventilateurs sont dignes des designs du populaire magasin suédois Ikea. De plus, une brise naturelle circule par les murs latéraux qui sont complètement ouverts en été. 

Certes, le bâtiment est majestueux, mais c’est la rapidité avec laquelle il a pu être construit qui a particulièrement séduit les deux propriétaires, Maxime St-Laurent et Katie Rouillard. « On a tout monté ça en 12 jours », raconte Katie Rouillard. Et 12 jours, ce n’est pas un record, selon Mathieu Desmarais, le représentant des ventes de la firme d’ingénierie Fusion Expert conseil. « Normalement, c’est pratiquement terminé entre 7 et 10 jours. Il manque simplement l’électricité et peut-être quelques morceaux de ventilation au plafond », indique-t-il.

La beauté a son prix

La beauté et l’instantanéité ont néanmoins un prix. L’étable de la Ferme Lauka Holstein, qui abrite 200 vaches, a coûté 600 000 $ à ses propriétaires en 2017. « Pour une construction plus normale, ça nous aurait coûté 500 000 $ », compare Katie Rouillard. À la Ferme F.D. Daoust, de Mirabel, le bâtiment qui peut accueillir entre 300 et 350 bêtes était parfaitement fonctionnel après deux semaines, à la suite de sa construction en 2016. Là-bas, la facture s’est élevée à 200 000 $ de plus que le budget initial. Par contre, le coup de foudre était tel que les deux frères propriétaires ont vendu une terre pour absorber les coûts. « Chaque fois que je voyais une ferme comme ça, je me disais : il n’y a rien de mieux que ça », raconte le copropriétaire Guillaume Daoust. « Quand tu bâtis une étable, tu ne le fais pas pour les 10 prochaines années, mais pour le reste de tes jours », lance-t-il.

À la firme d’ingénierie Fusion Expert Conseil, on constate que les constructions préfabriquées ont la cote auprès des agriculteurs. La rapidité de l’installation des étables en bois laminé d’ingénierie allemande répond à un besoin, mais l’esthétique prend aussi de plus en plus d’importance auprès des clients. « C’est le lieu de travail des producteurs 365 jours par année et 7 jours sur 7. Pour eux, ça contribue à avoir envie d’aller au travail », observe le représentant des ventes Mathieu Desmarais.

Autres bémols

L’étable au plafond cathédrale peut être plus difficilement chauffée, surtout si ses propriétaires laissent beaucoup d’espace à leurs animaux à l’intérieur du bâtiment. Quant aux ballons gonflables qui ferment les murs latéraux, ils peuvent geler lors des froids très intenses. Maxime St-Laurent et Katie Rouillard ont d’ailleurs subi une fois ce type de problème l’hiver dernier. 

Mathieu Desmarais se désole néanmoins qu’un tel produit soit inaccessible localement. « Au Québec, une compagnie de Chibougamau est capable de produire des poutres comme celles-là, mais malheureusement, ça revient encore plus cher les faire faire au Québec que de les importer d’Europe », regrette-t-il. 

Néanmoins, les convertis sont convaincus d’avoir fait le meilleur pari : plus vite l’étable sera bâtie, plus rapidement entreront les bénéfices.