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Faisant face à des difficultés de mise en marché, les producteurs de grains biologiques de l’Abitibi-Témiscamingue se regroupent sur Internet afin de faire du réseautage entre eux et avec de nouveaux acheteurs potentiels. L’initiative porte fruit. Elle fait connaître la quantité et la qualité des grains bio de la région sur le marché.
Daniel Coutu, copropriétaire de la Ferme Danicard, de Rouyn-Noranda, a entamé sa transition vers les grandes cultures biologiques il y a six ans et sa production est certifiée biologique depuis trois ans. Il agit régulièrement comme mentor auprès de nouveaux producteurs ou de ceux qui entament une conversion du conventionnel au biologique. Ce rôle l’a amené à faire cette constatation alarmante. « Il y avait beaucoup de grains biologiques qui se perdaient en région. Les gens produisaient, mais n’avaient pas de réseau d’écoulement. Ils vendaient ça au prix du régulier sur le marché conventionnel ou ils le donnaient carrément à leurs animaux! »
Inquiet que cette situation démotive des producteurs à conserver leur certification, Daniel Coutu a sollicité l’aide de l’antenne régionale des Producteurs de grains du Québec (PGQ) et de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles. C’est ainsi que le groupe Facebook « Producteurs de grains biologiques de l’Abitibi-Témiscamingue » a été créé ce printemps. Il rassemble les producteurs de grains biologiques ainsi que des acheteurs, dont la Coop Agrobio du Québec et La Milanaise. Une liste d’acheteurs de grains biologiques de l’Ontario a aussi été partagée. Les résultats se font déjà sentir et certains producteurs ont réussi à vendre à de nouveaux clients.
Aider les nouveaux venus
La production de céréales biologiques est passée de 57 à 2 647 hectares en six ans en Abitibi-Témiscamingue. Pierre Gauthier, vice-président du syndicat régional affilié aux PGQ, produit lui aussi des grains conventionnels et biologiques. Selon lui, la conversion de fermes conventionnelles fait en sorte que plusieurs producteurs connaissaient mal le mode de fonctionnement du marché biologique. « Ce sont des marchés différents. La commercialisation se fait directement du producteur vers l’acheteur final ou le transformateur, alors que dans le conventionnel, il va y avoir des intermédiaires entre les deux », compare-t-il.
Le responsable de la mise en marché de la Coop Agrobio du Québec, Guillaume Camirand, constate que cette réalité n’est pas propre à l’Abitibi-Témiscamingue. Les démarches de réseautage des producteurs de grains biologiques de cette région ont fait en sorte que deux d’entre eux ont joint les rangs de la coopérative, qui en compte maintenant 110. « Notre objectif, c’est vraiment de créer un réseau pour éviter aux producteurs de se faire avoir. De notre côté, dans notre groupe Facebook des producteurs, les clients ne sont pas invités afin que les producteurs se sentent libres de discuter des prix qui leur ont été offerts », évoque-t-il.
Quant à Pierre Gauthier, il espère que ce regroupement virtuel de producteurs de grains biologiques servira aussi à d’autres fins. « La commercialisation n’est pas l’unique défi en production biologique. Loin de là! La production, le contrôle des mauvaises herbes, la fertilisation… Je pense que dans l’avenir, le groupe pourrait devenir un bon point de rencontre pour discuter de nos différentes stratégies. »