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Ils ne sont peut-être qu’une poignée, mais les éleveurs de bovins de la Côte-Nord unissent leurs voix afin de demander à la Société des traversiers du Québec (STQ) d’accorder une priorité au transport de leurs animaux entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine.
« On transporte des animaux environ 8 à 10 fois par année. Ce n’est pas généralisé, mais ça nous est arrivé à quelques reprises de devoir attendre une heure et demie dans la côte, au soleil, à la chaleur. […] Il y a une loi sur le bien-être animal et je pense qu’elle devrait s’appliquer à tout le monde qui est concerné », lance Martial Hovington, président du Syndicat de l’UPA de la Côte-Nord.
Peu d’ouverture de la part de la STQ
À la Société des traversiers, on invite les producteurs à choisir une période où « l’attente est minime ou inexistante » en s’informant au moyen des ressources disponibles. « D’autres groupes ou individus souhaiteraient également obtenir une priorité sur le traversier de Tadoussac en raison de la nature de leurs activités économiques. Nous recevons des demandes en ce sens chaque année », explique par courriel Julie Drolet, directrice principale des communications et du marketing. Elle précise que la règle du « premier arrivé » assure un respect de tous les utilisateurs et que seuls les transports d’urgence sont priorisés.
Cette affirmation fait bondir Martial Hovington. « Ce n’est pas vrai puisque l’autobus Intercar passe toujours devant tout le monde plusieurs fois par jour. »
Il rappelle qu’il est très rare que les producteurs transportent leurs animaux durant la période d’achalandage touristique. « On ne veut pas une priorité comme celle accordée aux ambulances à longueur d’année! Dans le bovin, c’est quelques fois en mai et en juin, quelques fois en automne », explique-t-il.
Pertes pécuniaires
L’attente prolongée peut fatiguer les bêtes et faire en sorte qu’elles arrivent sur le site de l’encan, à Saint-Isidore de Beauce, la mine basse, ce qui occasionne des pertes pécuniaires pour les producteurs. « Si l’animal n’est pas en forme, l’acheteur va faire baisser le prix de 10 ou 15 sous la livre. Ça finit par paraître », mentionne l’agriculteur.
À ceux qui lui proposent de passer par le Lac-Saint-Jean plutôt que par la voie maritime, M. Hovington réplique qu’en plus d’allonger le circuit d’une heure et demie, la route, sinueuse, a comme impact de « brasser » indûment les animaux. Le projet de pont sur le Saguenay réglerait sans doute ce problème, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
Développement de la filière
Selon Philippe Alain, président des Producteurs de bovins de la Capitale-Nationale–Côte-Nord, la filière bovine pourrait se développer sur la Côte-Nord. « Il ne faut pas y mettre de frein. On a des projets et on rencontre les élus pour le développement de la production », explique M. Alain, qui aimerait que le dossier de la priorité aux transporteurs d’animaux soit réglé d’ici le printemps 2019.